L’Allemagne facilite l’expulsion d’étrangers glorifiant des actes de terrorisme

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Allemagne«Les agitateurs islamistes n’ont rien à faire dans notre pays»

Berlin durcit le ton en facilitant l’expulsion d’étrangers glorifiant des actes de terrorisme.

Pour la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser, «les agitateurs islamistes, qui mentalement vivent encore à l’âge de la pierre, n’ont rien à faire dans notre pays.»

Pour la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser, «les agitateurs islamistes, qui mentalement vivent encore à l’âge de la pierre, n’ont rien à faire dans notre pays.»

AFP

Le gouvernement allemand a adopté mercredi un projet de loi qui facilite l’expulsion d’étrangers faisant l’apologie de la terreur, y compris sur les réseaux sociaux, un phénomène en pleine expansion depuis l’attaque du Hamas contre Israël.

Selon ce texte, qui modifie la loi sur le droit de séjour, l’approbation ou la promotion d’un seul acte terroriste suffira à l’avenir pour remplir les conditions d’une expulsion, alors qu’actuellement il faut expressément exprimer des déclarations de soutien sur plusieurs faits.

«Désormais, un seul commentaire qui glorifie et approuve un crime terroriste sur les médias sociaux peut constituer un motif grave pour l’expulsion», détaille le Ministère de l’intérieur.

De nombreux messages haineux

«C’est un grand acquis et une force pour notre pays que les personnes persécutées puissent trouver protection en Allemagne. Mais ceux qui bafouent l’ordre fondamental libéral en acclamant le terrorisme, en célébrant des meurtres horribles, perdent leur droit d'y rester», a commenté le vice-chancelier Robert Habeck dans un communiqué. «L’islam appartient à l’Allemagne, pas l’islamisme», a-t-il ajouté.

Ces glorifications sur le Net alimentent un climat de violence propre à inciter des extrémistes ou des personnes potentiellement dangereuses à commettre des actes terroristes, souligne le gouvernement dans ce texte qui doit encore être approuvé par les députés.

«Les agitateurs islamistes, qui mentalement vivent encore à l’âge de la pierre, n’ont rien à faire dans notre pays», a renchéri la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser dans les journaux du groupe de médias Funke mercredi.

Après l’attaque du 7 octobre, de nombreux posts haineux avaient été publiés sur les réseaux sociaux. Des condamnations avaient aussi été prononcées, notamment à l’encontre d’un imam de Munich, qui devra payer une amende de 4500 euros pour avoir posté le jour du massacre: «Chacun a sa propre manière de célébrer le mois d’octobre», accompagné d’un smiley.

Une «gifle pour les victimes»

Début juin, une attaque au couteau perpétrée par un Afghan contre des membres d’un mouvement hostile à l’islam dans la ville de Mannheim avait été aussi célébrée dans de nombreux posts sur le Net. L’affaire, qui a coûté la vie à un jeune policier qui s’était interposé, a choqué l’Allemagne.

Le chancelier Olaf Scholz avait qualifié ces messages de «gifle pour les victimes, leurs proches et notre ordre fondamental démocratique» lors d’un discours au Bundestag et annoncé un durcissement de la loi sur les expulsions.

L’attaque de Mannheim a aussi relancé le débat sur les expulsions de criminels afghans vers leur pays, suspendues depuis la prise de pouvoir des talibans en août 2021.

(afp)

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