SuisseAnxiété, dépression, les adolescentes ont toujours plus besoin d’aide
La prise en charge psychiatrique des filles de 11 à 18 ans est en constante augmentation depuis le début des années 2010.

L’anxiété et la dépression touchent particulièrement les jeunes filles.
Getty ImagesLes soins et la prise en charge de problèmes psychiques représentent 20% des dépenses de santé chez les jeunes femmes de 11 à 18 ans et la tendance est en constante hausse ces dernières années. Chez les garçons du même âge, cette proportion est restée stable à environ 14% entre 2011 et 2021. En moyenne en Suisse, les mêmes traitements constituent 6% du total des coûts.
Une étude réalisée à partir des données de Santésuisse et publiée mercredi dans le «Tages-Anzeiger» montre que la hausse des traitements psy chez les jeunes femmes pèse même désormais sur les coûts de la santé en général. Les problèmes le plus souvent traités sont des troubles anxieux et la dépression.
Stress et manque de temps
Dans la pratique, le médecin-chef d’une clinique bâloise confirme que l’étude reflète l’évolution de son quotidien. La hausse du nombre de jeunes en consultation a été renforcée par le Covid, constate-t-il. Mais le spécialiste prend en compte différents facteurs pour expliquer la hausse du mal-être chez les ados. En résumé, pression de la société, image renvoyée sur les réseaux, stress, manque de temps et incertitude font que l’époque actuelle «est psychiquement éprouvante pour les jeunes».
Il avance deux hypothèses pour expliquer la différence entre les filles et les garçons. Il pense que ces troubles sont plus rarement détectés chez les jeunes hommes car «ils les gèrent parfois différemment, par exemple en réagissant avec violence à leurs problèmes personnels». Le médecin suppose aussi que les critères d’évaluation de ces maladies font qu’elles sont considérées comme touchant plutôt les femmes que les hommes.
Prise en charge précoce
Confronté aux chiffres publiés par le «Tages-Anzeiger», l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) dit aussi constater un retour à la hausse des prises en charge psychiatriques chez les jeunes filles en 2021 et promet un rapport et des propositions de mesures à la fin de l’année. Selon Santésuisse, l’offre globale dans le pays, avec environ 10’000 psychiatres et psychothérapeutes actifs, reste «largement au-dessus de la moyenne» en comparaison internationale. Le président de la fondation Pro Mente Sana, Thomas Ihde, insiste sur l’importance d’une prise en charge précoce des ados qui permet d’éviter des traitements plus longs et plus complexes par la suite.