SuisseL'armée continuera de faire des exercices communs avec l'OTAN
Le Conseil des États a largement refusé une motion de commission du National qui aurait voulu interdire les exercices de défense communs avec l’OTAN.

Viola Amherd a rencontré à plusieurs reprises le secrétaire général de l'OTAN, le Norvégien Jens Stoltenberg.
TwitterPas question de toucher aux exercices de défense communs entre la Suisse et l'OTAN. Le Conseil des États a balayé par 29 voix contre 12 une motion de la commission de sécurité du National qui aurait voulu les interdire.
Dans sa motion adoptée en juin, la commission du National estimait qu'il n’incombait pas à l’armée suisse de défendre les frontières extérieures de l’OTAN. En outre, il était «totalement invraisemblable» à ses yeux, du point de vue de la neutralité, que notre pays participe à ces exercices. «La Suisse serait alors perçue comme faisant partie de l’OTAN: elle serait ainsi exposée à un risque d’escalade accru tout en ne bénéficiant pas du devoir d’assistance de l’OTAN», estimait-elle.
Pas contraire à la neutralité
Des arguments repris par quelques sénateurs de droite favorables au texte mais balayés par les opposants. «Il ne s'agit pas d'aller défendre les frontières externes de l'OTAN, mais d'exercer notre armée à remplir son rôle constitutionnel de défendre notre pays et sa population, et ce n'est pas contraire à la neutralité», s'est exclamé Charles Juillard (JU/C)
Le Conseil fédéral était également opposé au texte. «Face à la dégradation de la situation sécuritaire en Europe, la Suisse doit renforcer sa capacité de défense et la coopération internationale. Ces deux aspirations se conditionnent et se renforcent mutuellement. Un élément essentiel de la coopération est l'exercice en commun», a souligné la conseillère fédérale Viola Amherd. La Valaisanne a rappelé aussi que le Conseil fédéral examinait chaque participation aux exercices de l'OTAN et n'en approuvait aucun qui puisse mettre en danger la neutralité.
Un rapprochement avec l'OTAN voulu
Depuis la guerre en Ukraine, la Suisse se rapproche de plus en plus de l'OTAN. Un rapport de 2022 du Conseil fédéral n'avait d'ailleurs pas caché cette ambition et la population y est même favorable. Berne n'envisage toutefois pas une adhésion mais pousse à collaborer plus étroitement dans le domaine militaire et à rendre l'armée suisse plus compatible. À noter aussi que le Conseil fédéral a annoncé en juillet 2023 son souhait d'adhérer au bouclier antimissile européen Sky Shield, qui regroupe une vingtaine de pays européens, dont 13 membres de l'OTAN.