Australie: la lutte antitabac dope la criminalité

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AustralieLa lutte contre le tabac dope la criminalité

Avec des cigarettes à 1 fr. 10 l’unité et des vapoteuses disponibles qu'en pharmacie, la contrebande explose en Australie. Ce qui fait augmenter les actes criminels.

En Australie, la réglementation contre la fumée a fait flamber le prix de la clope. Et la contrebande.

En Australie, la réglementation contre la fumée a fait flamber le prix de la clope. Et la contrebande.

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La politique antitabac de l’Australie est un échec. C’est la conclusion de James Martin, professeur de criminologie à l’Université Deakin, à Melbourne, et Edward Jegasothy, enseignant en santé publique à l’Université de Sydney. Ils ont tiré la sonnette d’alarme dans un récent article scientifique.

Les taxes imposées par Canberra ont fait grimper le prix d’une cigarette à plus de 1 fr. 10. Dans le même temps, la vente des vapoteuses a été limitée aux pharmacies. Ces mesures ont fait flamber le marché noir, donc la contrebande. Et provoqué une crise fiscale. «Nous perdons des milliards et des milliards de dollars en droits d’accise (ndlr: impôts indirects). Mais ce qui m’inquiète plus, c’est que c’est devenu un problème majeur de criminalité», note le criminologue.

Depuis début 2023, James Martin a recensé plus de 220 incendies volontaires contre des revendeurs du marché noir ou des propriétaires de boutiques ayant refusé de vendre des produits illicites. Un bilan confirmé par Heather Cook, directrice de la Commission du renseignement en matière criminelle. Selon elle, les disputes pour le contrôle de ce «lucratif» marché illégal sont à l’origine de «violences».

Nouvelle-Zélande bien mieux lotie

Bien qu’elle ait un niveau de taxation similaire, la Nouvelle-Zélande voisine ne connaît pas ce problème. Elle a, elle, légalisé la cigarette électronique. «Elle avait un taux de tabagisme supérieur au nôtre il y a tout juste quatre ans. Il est aujourd’hui considérablement plus bas», observe James Martin. Les statistiques montrent d’ailleurs que ce n’est pas la cherté des clopes qui fait diminuer le nombre de fumeurs, ajoute Edward Jegasothy. En revanche le marché noir nuit aux politiques publiques.

Pour mettre fin à ces effets pervers, les deux experts appellent le gouvernement australien à baisser l’impôt sur le tabac.

(afp/aia)

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