AutricheL'ex-«ministre glamour» des Finances derrière les barreaux
Karl-Heinz Grasser, ministre autrichien des Finances de 2000 à 2007, a été condamné, mardi, à quatre ans de prison pour abus de confiance.

Karl-Heinz Grasser - ici en 2007 - était surnommé le «ministre glamour» par la presse.
AFPUn ex-ministre autrichien des Finances a été condamné, mardi, par la Cour suprême, à quatre ans de prison pour abus de confiance, épilogue d’une retentissante affaire de corruption qui secoue le pays alpin depuis près de deux décennies. La juridiction a confirmé le jugement de première instance, prononcé fin 2020, «concernant les principaux chefs d’accusation» à l’encontre de Karl-Heinz Grasser et de six coaccusés, selon un communiqué.

Les juges ont estimé que «les faits d’abus de confiance et de corruption, ayant abouti à l’enrichissement personnel du ministre et de ses proches pour un préjudice de près de 10 millions d’euros, constituaient de graves délits aux conséquences lourdes». M. Grasser n’échappe donc pas à la prison, mais sa peine a été réduite de moitié, de huit à quatre ans de détention, en raison de «la longueur excessive de la procédure» qui a duré quinze ans, représentant «une violation des droits fondamentaux», et de «la bonne conduite» des prévenus. Il a par ailleurs été relaxé des allégations de falsification de preuves.
Ancien protégé de Jörg Haider
Ancien protégé du pionnier de l’extrême droite autrichienne Jörg Haider dans les années 2000, l’ancien ministre affirme «n’avoir rien fait de mal» et après s’être battu pendant tant d’années «pour son innocence», il compte désormais porter le combat à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), selon l’agence APA.
L’homme de 56 ans, détenteur du portefeuille des Finances de 2000 à 2007, est accusé de corruption dans la plus grande vente d’immobilier national jamais réalisée en Autriche. Il lui est reproché d’avoir livré des éléments confidentiels lors de l’opération de privatisation des quelque 60'000 logements d’État appartenant à la société publique Buwog, en 2004, et d’avoir été rémunéré pour ces indiscrétions.
Selon les experts, les appartements, principalement situés à Vienne, ont été cédés à un prix moyen d’environ 16'000 euros par bien seulement, alors qu’ils en valaient le double.
L’affaire, fortement médiatisée, a sonné le glas des ambitions politiques de Karl-Heinz Grasser, surnommé le «ministre glamour» par la presse en raison de son mariage avec une héritière de l’empire du strass Swarovski.
