GenèveA quand le tapis rouge pour aller se baigner?
Les membres de l’association A l’eau Wilson veulent que les autorités mettent rapidement en place des installations propices à la baignade.
«On nage régulièrement dans le lac, mais plutôt de l’autre côté. Aujourd’hui, on est venus pour soutenir la rive droite!», lancent en rigolant Patricia et Jean, en maillot de bain, sac étanche orange fluo à la main. Samedi après-midi, ils ont profité d’une mise à l’eau facilitée sur le quai Wilson pour aller faire quelques brasses. Et pour cause, durant le week-end, l’association A l’eau Wilson a installé un couloir de natation le long du quai. Les infrastructures sont rudimentaires: tapis rouge symbolique pour l’entrée et la sortie, qui sert également à ne pas glisser, puis corde pour faciliter la sortie quelque 70 ou 400 mètres plus loin. Les plus aguerris peuvent faire l’aller-retour. Il s’agit pour l’association de revendiquer la mise en place rapide d’installations provisoires facilitant la baignade depuis le quai.
Un véritable besoin
En ce début de week-end, peu de monde a franchi le pas, la bise creuse le lac et n’invite pas forcément au plongeon. «Mais beaucoup de monde s’est arrêté au stand pour se renseigner et soutenir la démarche», indique Julien Chabbey, responsable communication de l’association. En effet, sous la petite tente et alentours, les bénévoles expliquent régulièrement aux passants le but de l’opération et leurs revendications. Andréa est venue en amie et abonde: «C’est une belle initiative, cela répond à un véritable besoin.»
Des aménagements, pas avant 5 ans
Car contrairement à la rive gauche, qui bénéficie de la plage des Eaux-Vives, de nouvelles installations sur le quai de Cologny et de Genève-plage, les possibilités sont rares de se mettre à l’eau en toute sécurité de l’autre côté de la rade. Il n’y a que les Bains des Pâquis, pris d’assaut durant les belles journées. Les autorités, tant cantonales que communales, en sont bien conscientes. A terme, un projet d’accès à l’eau doit prendre place sur la rive droite. «Les aménagements prévus au quai Wilson ne verront pas le jour avant cinq ans, c’est trop long, affirme Thomas Putallaz, coprésident. Nous voulons des infrastructures provisoires qui puissent être rapidement mises à disposition.»
Trop tard pour cet été
En amont de l’action de ce week-end, A l’eau Wilson a déposé une pétition munie de 600 signatures au Conseil municipal de la Ville de Genève. «Le texte sera étudié en août», précise Suzanne Amsler, coprésidente de l’association. Soit trop tard pour cet été. «Les élus sont favorables à notre idée, mais ensuite, cela prend du temps. Nous irons au bout de la démarche. J’espère que cela aboutira la saison prochaine», conclut-elle. L’installation de l’association reste en place jusqu’à dimanche soir, sous la surveillance du sauvetage.