Berne: Licencié par WhatsApp après avoir demandé un remplaçant

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Berne«Quelqu'un peut me remplacer?» Le patron le vire par WhatsApp

Après avoir demandé un remplacement de shift dans le groupe WhatsApp de son équipe, un barman bernois a été licencié... dans le même chat, sous les yeux de ses collègues.

Un employé se plaint d'avoir été viré par WhatsApp après avoir demandé si quelqu'un pouvait le remplacer lors d'un shift.

Un employé se plaint d'avoir été viré par WhatsApp après avoir demandé si quelqu'un pouvait le remplacer lors d'un shift.

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Carlos*, 36 ans, n’en revient toujours pas. Après avoir demandé récemment dans le groupe WhatsApp de son équipe si quelqu’un pouvait le remplacer pour un shift, il découvre le lendemain qu’il est licencié. «Je ne pouvais pas travailler ce jour-là pour des raisons personnelles. J’ai fait comme d’habitude: on écrit dans le groupe et quelqu’un prend le relais», raconte-t-il. Sauf que cette fois, son employeur lui répond froidement dans le même chat: «Je ne veux plus voir ce genre de message ici.» Puis vient la sentence, publique: «Merci pour ton travail, bonne chance pour la suite.»

Pour Carlos, père de famille, cette méthode de procéder est pour le moins brutale: «Il aurait pu me le dire en face. Je trouve que c’est vraiment injuste.» Deux de ses collègues ont démissionné peu de temps après en signe de solidarité. «Il est rare que des employés se soutiennent ainsi», souffle-t-il. Du côté de l’employeur, on parle d’une affaire «interne» et on affirme que «tout a été fait dans les règles». Carlos aurait été averti auparavant, précise le patron. Il ne s'agirait donc pas d'un licenciement sans préavis.

Des experts, eux, sont plus critiques. «Je ne considère pas que la question posée dans le groupe de discussion soit problématique. À mon avis, l'employé n'a commis aucune faute», estime Nicolas Facincani, avocat en droit du travail. Il juge le licenciement «problématique» et potentiellement «abusif», surtout vu la forme. Selon lui, si l'affaire est jugée au tribunal, l'employeur risque de devoir payer une indemnisation à son ancien salarié. Pour le spécialiste RH Matthias Mölleney, la démarche viole aussi «les principes de confidentialité et la protection des données». Son verdict: «Ça ne se fait tout simplement pas.»

*Prénom d'emprunt

(fcc)

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