Lausanne«C'est un scandale, il faut que cette inégalité cesse!»
Les autorités ne pratiquent pas de contrôles policiers sur les activités de l'Espace autogéré. Réactions.

Les occupants des lieux bénéficient d'un contrat de confiance. (P. Maeder/24h/dr)
«Nous nous interrogeons sur les motifs qui conduisent les municipaux Marc Vuilleumier et Grégoire Junod à tolérer cette situation. Nous allons demander une clarification à la Ville avec une interpellation.» Président du Parti libéral-radical (PLR) lausannois , Nicolas Gillard réagit face à l'attitude jugée complaisante de la police communale envers les occupants de l'Espace autogéré, à l'avenue César-Roux. Alors même qu'elle semble parfois intransigeante envers les patrons de clubs ou les festivals, comme avec l'Inferno le week-end dernier (lire ci-contre).
«L'Espace autogéré est au bénéfice d'un contrat de confiance avec la Ville depuis sa création, note le porte-¬parole de la police, Sébastien Jost, de concert avec Grégoire Junod. Il bénéficie ainsi d'un statut un peu particulier. A ce titre, il n'a jamais été assimilé à un établissement public et il n'y a donc pas de contrôle au sens de la loi sur les auberges et débits de boissons.» Pourtant, des boissons alcoolisées y sont vendues, et des concerts organisés régulièrement.
Du côté des bars et des clubs qui respectent la loi sous peine de sanctions, les dents grincent très fort. «C'est un pur scandale, s'offusque Pierre Godio, porte-parole du Pool, qui regroupe une trentaine d'établissements à Lausanne. Je n'ai rien contre cet Espace, mais il ne doit pas avoir des normes différentes. Il doit suivre les règles imposées à tous les autres clubs!» Son collègue du XIIIe-Siècle ajoute: «Avec ses contrôles, la police du commerce nous harcèle moralement, il est temps que cette inégalité de traitement cesse!» Même son de cloche du côté du PLR local.
Sacs-poubelle taxés? Pas pour eux...
«Pendant que nous payons nos sacs blancs taxés, chez les alternos, on n'en a rien à foutre!» Cette réaction sur Facebook d'un patron de club fait allusion à la façon dont les occupants de l'Espace gèrent et jettent leurs déchets (photo). Mais la Municipalité se défend de favoritisme vis-à-vis d'eux. Ce n'est cependant pas l'avis de Nicolas Gillard: «Il nous a souvent été rapporté que lors de soirées là-bas, les responsables des lieux ne se conformaient pas aux obligations qui pèsent sur tous les autres Lausannois concernant les déchets. Les services compétents de la Ville doivent intervenir.»
Pas toujours le même zèle chez la police
Le festival de metal Inferno a dû annuler en catastrophe une partie de sa programmation prévue au Base Bar, le week-end dernier. La dérogation sonore jusquà 98 dB avait été accordée en septembre 2013, mais elle a été retirée dix jours avant lévénement. Raison invoquée: la protection du voisinage. Les arguments des organisateurs sont restés vains. Ceux-ci ont donc respecté les consignes, de peur de voir le festival complètement annulé.