FranceCanetons broyés vivants pour produire du foie gras
L'enquête d'une association française de défense animale révèle la violence des coulisses de la production de foie gras.
Des canetons encore vivants à la sortie de la broyeuse. Des becs tranchés à leur extrémité. Des canes inséminées de force. Voici ce que montre l'enquête de l'association française L214 publiée hier soir et menée dans la filière de production de foie gras dans le centre et le sud-ouest de la France.
En Suisse, l'association PEA, Pour l'égalité animale, réagit. Si la production de foie gras a été chez nous abolie dès 1978, l'association appelle à l'interdiction de l'importation de ce «concentré de souffrance issu d'une violence inouïe envers des êtres sans défense», précise le juriste de PEA Anushavan Sarukhanyan dans un communiqué, mardi.
La vidéo clandestine de l'association L214, qui tire son nom de l'article du Code rural français – «Tout animal étant un être sensible doit être placé [...] dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce» –, montre le processus opérationnel d'un couvoir de la Loire.
Foie femelle inutile
A peine éclos, les canetons sont triés: les femelles, dont le foie est «inutile», car trop petit, passent à la broyeuse. On en fait de la viande. «Le foie des femelles, en fin de compte, il est trop petit, quoi. C'est pas avantageux pour eux, quoi», explique une employée filmée clandestinement sur place (l'employée s'exprime à 1'33 dans la vidéo visible ci-dessous).
Les mâles passent, eux, à «l'épointage». Saisis par le cou dans une machine qui tourne comme un carrousel, une lame leur tranche l'extrémité du bec. Le but? Limiter le risque de blessures entre eux une fois qu'ils sont arrivés dans leur élevage intensif où ils seront gavés.