Le projet d'abattoir Micarna soulève une tempête de protestations

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Canton de FribourgLe projet d'abattoir Micarna soulève une tempête de protestations

Pas moins de 800 oppositions ont déjà été déposées par des privés et des associations écologistes contre le gigantesque abattoir à poulets que veut construire Migros à Saint-Aubin (FR).

De nombreuses associations écologistes s'opposent au projet d'abattoir de Micarna.

De nombreuses associations écologistes s'opposent au projet d'abattoir de Micarna.

Greenpeace

Dire que le projet de méga-abattoir à poulets de la Migros à Saint-Aubin (FR) ne suscite pas l'unanimité est un euphémisme. En effet, à l'issue de sa mise à l'enquête le 5 août dernier, au moins 800 oppositions ont été déposées, annonce mardi MicarNo, le regroupement de plusieurs associations écologistes et antispécistes.

Les militants ont récolté des signatures auprès de la population pour s’opposer à 6 des 7 objets composant la mise à l’enquête du projet. Ils sont vent debout contre ce projet qualifié de «ni éthique, ni écologique, ni moderne, ni dans l'intérêt de la population locale».

31 millions de poulets par an

Pour rappel, le groupe Micarna, filiale de Migros, prévoit la construction d’un abattoir de volailles sur le site d’Agrico le «Swiss Campus for Agri and Food Innovation». Il est prévu d’y abattre 31 millions de poulets par an, soit plus de 570'000 chaque semaine. L’entreprise compte investir 400 millions de francs dans l'établissement.

Selon les opposants, ce projet ne respecte pas l'article 104a de la Constitution qui prévoit une production de denrées alimentaires adaptée aux conditions locales. La mise à l'enquête ne serait pas non plus respectée, avec sept objets différents tous liés à l'abattoir, ce qui rend plus difficile de s’y opposer puisque les procédures et les coûts sont multipliés. La population aurait en outre été mal informée. «Cette mise à enquête a été menée telle une tentative de passage en force», dénoncent-ils.

En outre, la production de volailles n'est pas adaptée au territoire suisse, rappelle MicarNo. «Elle maintient un système néocolonial dans la production alimentaire, car elle augmente notre dépendance aux importations de fourrages qui ne peuvent pas être utilisés directement par les pays qui les produisent», affirme-t-elle.

Plus grand, plus propre et moins énergivore

Micarna possède actuellement un abattoir à poulets à Courtepin (FR), qui, construit dans les années 60, arrive en fin de vie. Un site bloqué début juillet par des antispécistes. Le groupe a donc acquis auprès du canton en octobre 2023 un terrain de 90’000 m2 sur le site AgriCo à Saint-Aubin (FR). Mais le canton a refusé de rendre public les détails du contrat de cette vente. Micarna veut un abattoir plus propre. «Grâce à des technologies et des processus à la pointe du progrès, l’installation doit rendre la production de volailles encore plus durable», souligne-t-il sur son site. Le nouvel établissement doit être neutre en CO2 et moins gourmand en énergie. De plus, Micarna souligne qu'il maintiendra, voire créera, des places de travail et de formation dans la région.

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