Canton de Saint-GallLa justice soutient un apprenti dyslexique pour ses examens
Le canton de Saint-Gall estimait qu'un apprenti employé de commerce en situation de handicap devait maîtriser les langues comme les autres élèves.

Certains élèves ont besoin de plus de temps pour passer un examen (image d'illustration).
Getty ImagesL'association Inclusion Handicap se réjouit ce mardi d'une nouvelle victoire légale pour les étudiants en Suisse. Un jeune apprenti employé de commerce a récemment obtenu gain de cause devant le Tribunal administratif du canton de Saint-Gall. Les autorités saint-galloises avaient refusé en 2023 de lui donner plus de temps pour passer certains examens écrits dans une école professionnelle.
L'apprenti en avait fait la demande, car il est dyslexique et bénéficiait déjà d'une telle mesure à l'école obligatoire. Mais les exigences ne pouvaient pas être abaissées, selon le Canton parce que «la lecture et l’écriture font partie des aptitudes de base élémentaires et indispensables à la profession d’employé de commerce CFC», relate Inclusion Handicap.
Une décision du Tribunal fédéral fait école
Le Tribunal cantonal a entièrement accepté le recours du jeune homme. Il a notamment estimé que lors d’examens écrits, cet apprenti ne pouvait «démontrer ses réelles aptitudes que grâce au supplément de temps accordé, et que c’est le seul moyen qui permette de comparer son niveau avec celui des autres élèves». La banque qui forme l'apprenti en question s'est par ailleurs dite «extrêmement satisfaite» de son travail.
L'association estime que l'issue de cette affaire est une nouvelle étape importante pour «renforcer les droits des personnes en situation de handicap dans le domaine du système de formation suisse». En mai, une étudiante francophone de l'Université de Berne, elle aussi dyslexique, avait gagné devant le Tribunal fédéral. L'établissement avait refusé d'être plus souple sur les délais impartis lors d'un test d'entrée qui donne accès aux études de médecine vétérinaire. Cette décision a fait jurisprudence puisque le Tribunal saint-gallois a fait référence à cet arrêt pour motiver sa décision, précise Inclusion Handicap.
«Pas un traitement de faveur»
Accorder une adaptation aux élèves ou étudiants en situation de handicap est appelée une mesure de «compensation des désavantages». Cette flexibilité est inscrite dans la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par la Suisse. Ce droit «ne constitue pas un traitement de faveur mais un moyen de garantir l’égalité des chances», rappelle le site we claim, qui œuvre en faveur des droits des personnes handicapées.