Canton de SoleureRéparation payée juste avant un rappel: Jeep refuse de rembourser
Un lecteur a payé 7700 francs pour réparer sa Jeep, avant d'apprendre que la marque lançait un rappel pour ce défaut. Il ne sera pas remboursé.

La Jeep de Fabian présentait un défaut au niveau de sa pompe à haute pression.
DrLe timing aurait pu difficilement être moins bon. Il y a quelques temps, Fabian, un lecteur soleurois, est tombé subitement en panne sur l'autoroute au volant de sa Jeep. Verdict: «La pompe à haute pression était défectueuse, le garagiste a dit que les coûts de réparation s'élevaient à cinq chiffres et que la voiture risquait la casse». Pas de quoi décourager le quadragénaire, qui a finalement trouvé un atelier moins cher et y a fait réparer son SUV pour 7700 francs.
Tout est bien qui finit bien, en apparence. Sauf que, quelques mois plus tard, Jeep lance un rappel officiel de ses véhicules équipés de ladite pompe à haute pression, à cause d'un défaut. La marque annonce prendre en charge les réparations. «Un coup de massue», résume Fabian, qui se tourne aussitôt vers le constructeur pour obtenir un remboursement. Mais rien n'y fait, ni Jeep Suisse, ni la maison mère n'accèdent à sa demande. On lui propose toutefois un remplacement de sa pompe nouvellement installée. «C'est une blague. À quoi ça servirait?», s'indigne le Soleurois.
Pas d'obligations légales
Même s'il sait que de tels problèmes se produisent aussi chez d'autres constructeurs, Fabian est profondément déçu de la manière dont il a été traité. Mais il ne peut rien y faire. «Il n'existe en principe un droit à l'échange et au remboursement que si la garantie est encore valable», explique Christian Lenz, avocat. Comme ce n'est pas le cas de Fabian, «les chances de succès d’une action en justice sont faibles». Ses 7700 francs ne seront donc jamais restitués. Désabusé, Fabian en tire une leçon simple: «Ma prochaine voiture ne sera certainement pas une Jeep».
Pas d'analyse au cas par cas
Rafael Künzle, porte-parole d'Astara, la société responsable de l'importation et de l'exécution des rappels de Jeep en Suisse, reconnait que la situation n'est pas satisfaisante pour les clients concernés. Mais les conditions spécifiées par Jeep pour les rappels étaient claires, et la marge de manœuvre très limitée, argumente-t-il. S'il n'a pas tous les tenants et aboutissants de la raison de la décision de ne pas rembourser les frais de réparation engagés avant le rappel, il soupçonne toutefois qu’un examen individuel des cas aurait été techniquement compliqué, voire impossible.