Zurich : sa montre connectée prouve son agression sexuelle

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Canton de ZurichSa montre connectée lui permet de prouver son agression sexuelle

Une femme a obtenu la condamnation d'un chauffeur Uber qui a abusé d'elle alors qu'elle s'était endormie dans son véhicule. Sa smartwatch a joué un rôle déterminant.

L'appareil de la jeune femme a facilité la vie des enquêteurs pour attester de son agression.

L'appareil de la jeune femme a facilité la vie des enquêteurs pour attester de son agression.

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La technologie a donné un sacré coup de pouce à une jeune femme qui accusait un chauffeur Uber de 52 ans de lui avoir imposé des actes sexuels dans son véhicule. Les faits remontent à décembre 2023, à Dielsdorf (ZH), relate mercredi la «NZZ». Après une soirée de boîte arrosée, la fêtarde a été installée par sa cheffe dans la voiture du quinquagénaire. Ensuite, comme souvent, c'est parole contre parole.

Le père de famille italo-bengladais affirme qu'une fois arrivée à destination, sa passagère aurait «refusé de descendre» et l'aurait «forcé à s'installer à l'arrière du véhicule avant de l'embrasser» et de s'asseoir sur lui pour se masturber. La jeune femme, elle, dit s'être endormie dans le véhicule et ne plus se souvenir du tout du trajet. Puis, elle aurait senti une langue dans sa gorge, se serait réveillée lentement, et aurait réalisé qu'un homme au pantalon ouvert était allongé au-dessus d'elle.

«Il ne joue pas dans la même ligue»

L'affaire a été portée en justice. C'est là que la smartwatch de la victime a fait la différence. Selon les enquêteurs, l'analyse du pouls de la jeune femme tend à valider sa version à elle. En effet, après le début du trajet à 2h41 du matin, ses pulsations ont continuellement baissé jusqu'à 87 coups par minute. Elles sont restées dans cette zone pendant une demi-heure après l'arrivée à destination, et ce n'est qu'à 3h35 que le pouls est soudainement remonté à plus de 100 pulsations par minute. De plus, selon le procureur, il est peu probable qu'un rapport sexuel ait pu être consenti. «En termes d'attractivité, l'homme ne joue pas – avec tout le respect que je lui dois – dans la même ligue que la victime», a-t-il déclaré.

Le Tribunal de district de Dielsdorf l'a suivi et a donc condamné le quinquagénaire le 20 février dernier. Il a prononcé une peine de prison avec sursis de 18 mois, à laquelle s'ajoute une expulsion du territoire de cinq ans. Il devra en outre verser 8 000 francs à sa victime pour tort moral.

La technologie à la rescousse

Rien qu'à Zurich, au moins deux autres cas d'agressions sexuelles impliquant des chauffeurs Uber ont occupé les tribunaux ces six derniers mois. La Suisse romande n'est pas épargnée. Ailleurs, des montres connectées ont déjà pu aider à établir les faits ou à les désamorcer avant qu'ils ne se produisent. En 2019, au Canada, une femme a pu discrètement prévenir la police avec son Apple Watch alors qu'un agresseur sexuel s'était introduit chez elle et lui avait subtilisé son téléphone. En 2022, en France, une jeune femme a enregistré en douce la tentative d'abus sexuel de son chauffeur VTC. L'extrait sonore avait pu être exploité par les enquêteurs.

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