Jean-Marie Le Pen est mort à 96 ans

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Décès de Jean-Marie Le Pen«Un rôle qui relève désormais du jugement de l’Histoire»

Figure historique de l’extrême droite française, Jean-Marie Le Pen est décédé mardi à l'âge de 96 ans. Le président français a réagi par communiqué.

Jean-Marie Le Pen, figure de l’extrême droite française et finaliste de la présidentielle de 2002, est mort mardi à l’âge de 96 ans.
Il avait été admis il y a plusieurs semaines à l'hôpital de Garches en région parisienne.
On le voit ici avec sa fille, Marine, dans leur maison de Saint-Cloud en novembre 2010.
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Jean-Marie Le Pen, figure de l’extrême droite française et finaliste de la présidentielle de 2002, est mort mardi à l’âge de 96 ans.

AFP

Jean-Marie Le Pen, figure de l’extrême droite française et finaliste de la présidentielle de 2002, est mort mardi à l’âge de 96 ans à Garches (Hauts-de-Seine), dans un établissement où il avait été admis il y a plusieurs semaines. «Jean-Marie Le Pen, entouré des siens, a été rappelé à Dieu ce mardi à 12h», a indiqué sa famille dans un communiqué transmis à l’AFP.

C'est par communiqué que l'Elysée a estimé qu'il était une «figure historique de l’extrême droite» française, dont le «rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans relève désormais du jugement de l’Histoire.» «Le président de la République exprime ses condoléances à sa famille et ses proches», a ajouté la présidence française.

Le fondateur de Front national, devenu Rassemblement national, s’était peu à peu retiré de la vie politique à partir de 2011, lorsque sa fille Marine Le Pen avait repris la présidence du parti.

Affaibli par plusieurs accidents de santé, une expertise médicale avait constaté en juin dernier «une profonde détérioration» de son état physique et psychique, estimant qu’il n’était pas en mesure ni «d’être présent», ni de «préparer sa défense» au procès des assistants des eurodéputés FN qui s’était déroulé à Paris de septembre à novembre.

Hospitalisé mi-novembre

Mi-novembre, Jean-Marie Le Pen avait été hospitalisé puis admis dans une structure à Garches, à l’ouest de Paris, non loin de son domicile de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Tribun hors pair, provocateur sulfureux obsédé par l’immigration et les juifs, patriarche contrarié par les siens, ce Breton qui aimait être surnommé «le menhir», avait sorti l’extrême droite française de sa marginalité au cours d’une carrière politique qui a marqué la Ve République.

Le plus emblématique de ses succès restera inachevé. Le 21 avril 2002, à 73 ans et pour sa quatrième candidature à l’Élysée, il crée la surprise en se qualifiant pour le second tour de l’élection. Le triomphe a son revers: pendant quinze jours, des millions de personnes défilent contre le racisme et son incarnation politique. Surtout, Jean-Marie Le Pen permet la réélection facile de son ennemi juré Jacques Chirac.

Réactions politiques

«Engagé sous l’uniforme de l’armée française en Indochine et en Algérie, tribun du peuple à l’Assemblée nationale et au Parlement européen, il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté», a salué sur X l’actuel patron du RN Jordan Bardella.

Jean-Marie Le Pen, après avoir été marié avec la mère de ses filles Marie-Caroline, Yann et Marine, Pierrette Lalanne, avait épousé en secondes noces Jany Le Pen.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon a estimé que si le «combat» contre Jean-Marie Le Pen était «fini», «le respect de la dignité des morts et du chagrin de leurs proches n’efface pas le droit de juger leurs actes. Ceux de Jean-Marie Le Pen restent insupportables. Le combat contre l’homme est fini. Celui contre la haine, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme qu’il a répandus, continue», a écrit le leader de LFI sur X.

(afp)

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