Manif à Lausanne – «Cela ne va pas ressusciter Nzoy, on le sait très bien»

Publié

Manif à Lausanne«Cela ne va pas ressusciter Nzoy, on le sait très bien»

Près de 500 personnes se sont regroupées cet après-midi à Lausanne à la mémoire du Zurichois tué à la gare de Morges en 2021. La majorité des présents a également voulu manifester contre les violences policières.

Près de 500 personnes ont manifesté contre les violences policières.

20 Minutes

Le 30 août dernier, un ressortissant suisse perdait la vie sur l’un des quais de la gare de Morges. «Nzoy» (son surnom) avait exhibé un couteau malgré les sommations des forces de l’ordre. Se sentant menacé, un agent de la police Région Morges avait alors tiré à plusieurs reprises. Le Zurichois de 37 ans est décédé sur les lieux du drame.

La thèse de la légitime défense ne fait pas l’unanimité. Pour preuve, près de 500 personnes (400 selon la police) ont convergé vers Lausanne, cet après-midi, par solidarité envers la famille mais aussi pour faire passer un message. Des membres de quelque 82 collectifs, organisations, associations, partis d’extrêmes gauches et divers syndicats de tout le pays avaient choisi ce moment afin de manifester contre les violences policières. Tous ont répondu à l’appel de SoldaritéS Vaud.

«Tout le monde déteste la police…»

Les différents discours du jour se sont tenus en français et en anglais afin de donner une teneur nationale au rendez-vous. Tous ont fustigé la police, l’appareil judiciaire et les médias qui défendent la thèse de la légitime défense.

Le traditionnel cortège a permis aux porteurs de pancartes de les arborer durant une bonne partie de l’après-midi. On n’a notamment pu lire: «En Suisse, la police tue aussi», «stop au profilage racial», «État coupable, justice complice», «la vie des Noirs compte» ou «end police brutality (ndlr: stop aux brutalités policières)».

La police en a également pris pour son grade, vocalement avec un slogan martelé à des dizaines de reprises: «tout le monde, déteste la police…»

La manifestation voulait à la fois demander justice pour l’homme abattu en 2021 à la gare de Morges et pour dénoncer les violences policières en Suisse.
Afin de donner une résonance nationale à la manifestation, les organisateurs n’ont pas hésité à traduire les discours en anglais et à afficher des banderoles dans la langue de Shakespeare.
Selon la Police lausannoise, 400 personnes ont participé au cortège qui a sillonné le centre-ville de Lausanne.
1 / 5

La manifestation voulait à la fois demander justice pour l’homme abattu en 2021 à la gare de Morges et pour dénoncer les violences policières en Suisse.

20 min/Fabrice Zwahlen

«On veut que cela s’arrête!»

«Quatre individus de couleur sont décédés dans le canton de Vaud entre 2016 et 2021», rappellent les organisateurs de la manifestation. Trois de ces affaires sont en cours d’instruction, dont celle de Morges. Pour le drame de Bex en 2016, le policier a été blanchi. La famille du défunt a fait appel devant le Tribunal cantonal. «Certitude: on veut que cela s’arrête. Plus jamais ça!» lâche Romain Puidoux, l’un des coordinateurs de la journée. Même si «cela ne va pas ressusciter Nzoy, on le sait bien».

Des tags sur plusieurs bâtiments

Autorisée, la manifestation a été encadrée par la police lausannoise avec un nombre d’hommes qu’elle n’a pas voulu communiquer. Les organisateurs ont également dû prévoir un dispositif interne en matière de sécurité, afin d’éviter tout débordement. En fin d’après-midi, aucun fait de violence n’avait été constaté. Toutefois, plusieurs bâtiments ont été tagués et des fumigènes ont été allumés. Quelques prises de becs entre passants et manifestants ont eu lieu, notamment du côté de la Place du 14 juin.

Pour un désarmement de la police

(FAZ)

Ton opinion