crédits Covid en Suisse: «Ces prêts étaient censés nous aider, pas nous couler!»

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crédits Covid en Suisse«Ces prêts étaient censés nous aider, pas nous couler!»

La hausse des taux d’intérêt des prêts Covid précarise certaines PME. La Fédération Suisse des Entreprises (FSE) a lancé une pétition pour le maintien du taux à 0%. 

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Getty Images

Le Conseil fédéral (CF) a décidé de relever, au 31 mars, les taux d’intérêt des crédits Covid. Une situation qui rend encore plus difficile la survie des très petites entreprises (TPE) et des PME qui avaient eu recours à ces prêts, au taux de 0%. Alors que les crédits s’élevant jusqu’à 500’000 francs sont désormais soumis à un taux de 1,5%, ceux supérieurs au demi-million le sont à un taux de 2%. La FSE juge cette décision insoutenable et a lancé une pétition demandant au Conseil fédéral de maintenir les intérêts des crédits à 0% pendant au moins une année de plus. À l’heure actuelle, elle a recueilli plus de 400 signatures. 

«Si le taux pouvait rester à 0% encore un ou deux ans, bien sûr que ça nous permettrait de nous organiser», estime Gwendoline Raval, fleuriste à Eysins (VD). Celle qui a démarré son activité en 2019, huit mois avant le début de la crise Covid, avait souscrit un emprunt de 15’000 francs pour garder la tête hors de l’eau et notamment assurer le paiement de son loyer.

«La nouvelle du changement de taux et l’immédiateté de son entrée en vigueur passent mal. De mon côté, les affaires vont plutôt bien pour l’instant, mais la conjoncture est difficile et je peux imaginer que c’est vraiment problématique pour d’autres PME. Bien sûr qu’on savait que le taux était susceptible d’évoluer, mais on ne s’attendait pas à ce que ça arrive si rapidement. Ces prêts étaient censés nous aider, pas nous couler!», poursuit celle qui, à l’instar de nombreux autres emprunteurs, verrait d’un bon œil un rétropédalage du CF.

«Ça a été la cerise sur le gâteau!» 

Comme beaucoup d’autres restaurateurs  Ines Haymoz avait eu recours à un crédit Covid à 0%. «J’avais emprunté 35’000.- pour pouvoir assurer normalement le paiement des salaires de mes employés», détaille la patronne du «Soleil Blanc» à Fribourg. «Après ce que nous avons enduré durant le Covid, et alors que nous subissons de plein fouet une hausse des prix, l’annonce de Conseil Fédéral a été la cerise sur le gâteau! Ça a fait un tollé surtout qu’à la même période, la Confédération sauvait le Crédit Suisse à coups de milliards!», s’insurge une Ines Haymoz qui a déjà entrepris les démarches auprès de sa banque pour rembourser le solde de son crédit (environ 11’000.-), ce mois encore. Parce que sa situation personnelle l’y autorise et parce qu’il n’est pas question de payer des intérêts.

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