La 3e correction du Rhône «dynamitée», Vaud est inquiet

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ChablaisLa 3e correction du Rhône «dynamitée», Vaud est inquiet

Le canton du Valais trouve le projet trop ambitieux et trop cher. Il veut revoir sa copie, ce qui n'arrange pas les autorités vaudoises.

Le Valais va changer en profondeur son projet de 3e correction du Rhône.

Le Valais va changer en profondeur son projet de 3e correction du Rhône.

24HEURES/Chantal Dervey

Protection contre les crues, aménagement des berges ou maintien de la biodiversité: un fleuve comme le Rhône demande de l'entretien. Le Valais s'y penche depuis le début des années 2000 dans le projet de 3e correction du cours d'eau. Mais ce mardi, le Conseil d'Etat valaisan a annoncé, étude externe à l'appui, que les objectifs sécuritaires étaient surestimés (lire encadré). Il parle «d'un projet disproportionné ayant un impact considérable sur la plaine du Rhône et sur les coûts».

En clair, le Valais veut revoir sa copie en profondeur, ce d'autant plus que «le contexte a passablement évolué, notamment en lien avec le changement climatique». Mauvaise nouvelle donc pour le canton de Vaud qui attend avec impatience de ces grands travaux un élargissement du Rhône sur 15 km dans le Chablais.

Une «bombe thermonucléaire»

Le contenu de l'étude «se rapproche davantage de la bombe thermonucléaire que du pétard mouillé», écrit «24 Heures» à propos de l'annonce du canton du Valais. Le journal estime que ce dernier a «dynamité» le projet. Le Conseiller d'Etat vaudois en charge de l'environnement, Vassilis Venizelos, s'était montré inquiet fin avril face à la position du canton voisin lorsque des bruits de couloir relayaient les conclusions de cette analyse.

«Cette étude remet en question des décennies d’études menées par différents spécialistes», s'agaçait-il dans «Le Temps». Cette décision pourrait compromettre la sécurité et le développement économique de la région d'Aigle. Les autorités valaisannes se sont contentées ce mardi d'assurer que «les discussions avec les partenaires du projet vont se poursuivre et s’intensifier». Selon «24 Heures», le canton de Vaud cherche désormais à scinder le projet pour garantir les travaux à Aigle et préserver les financements de la Confédération.

Dégâts moindres et pas de victimes

Selon l'étude menée par un bureau vaudois, le projet planchait sur des dégâts de 8 milliards de francs et 180 morts pour une crue cinquantennale (tous les 50 ans) et 11 milliards de francs et l’équivalent de 300 morts pour une inondation centennale. Or la grande crue de 2000 s'est soldée par aucun décès et 60 millions de dégâts, ce qui permet de dire aux analystes que les risques ont été exagérés. Les experts parlent aussi de scénarios extrêmes ou improbables pris en compte dans le projet initial, allant bien au-delà des recommandations de la Confédération.

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