Les retards du chantier sont dûs à «un manque de dialogue»

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Gare de LausanneLes retards du chantier sont dûs à «un manque de dialogue»

Un rapport de la Commission de gestion du National constate des divergences et critique un manque de dialogue entre les CFF et l’Office fédéral des transports.

Le chantier de la gare de Lausanne, notamment dans l'ancien parking du Simplon et au chemin des Épinettes, ce 20 janvier dernier.

Le chantier de la gare de Lausanne, notamment dans l'ancien parking du Simplon et au chemin des Épinettes, ce 20 janvier dernier.

20min/Gabriel Nista

Les causes des retards dans le projet d’agrandissement de la gare de Lausanne ont été identifiées par la Commission de gestion du National (CdG-N). Dans un rapport publié mardi, qui établit les responsabilités du fiasco, elle constate que la collaboration entre l’Office fédéral des transports (OFT) et les CFF au niveau du pilotage stratégique du projet «a été marquée, durant plusieurs années, par des divergences et un manque de dialogue».

«L’agrandissement de la gare de Lausanne a été approuvé par le parlement en 2013. C'est un des projets d’infrastructure ferroviaire les plus importants de Suisse romande», relève la CdG-N. Or, depuis son lancement en 2021, le chantier a subi de nombreux retards et sa mise en service complète, d'abord prévue en 2025, n'aura pas lieu avant 2037. «Ce retard a des conséquences négatives pour le développement des transports publics dans toute la Suisse romande», souligne la commission. Un retard qui va coûter cher: au moins 250 millions de francs.

Lecture toujours divergente...

Elle «prie donc le Conseil fédéral de s’assurer que l'OFT et l’entreprise collaborent à l’avenir de manière constructive dans les projets d’infrastructure et que le DETEC intervienne suffisamment tôt lorsque des blocages sont identifiés». Mais elle doute déjà du résultat: «Les CFF et l’OFT continuent de présenter une lecture très divergente des faits passés et des raisons ayant mené aux retards à la gare de Lausanne», écrit-elle.

La commission critique aussi une gestion de la qualité interne des CFF «partiellement lacunaire». Selon elle, «les CFF n’ont pas exercé un contrôle interne suffisant des plans établis par les bureaux d’ingénieurs qu’ils avaient mandatés, avant de transmettre ceux-ci à l’OFT».

Double casquette critiquée

Elle pointe aussi le double rôle assumé par l’OFT dans les projets ferroviaires. «D’un côté, l’Office pilote des projets d’infrastructure adoptés par le parlement et, de l’autre, il délivre les autorisations dans la procédure d’approbation des plans», note-t-il. Afin de ne pas susciter de fausses attentes auprès des cantons et communes, «il faut que l'OFT informe toujours le plus clairement possible sur le rôle qu’il assume dans les différentes phases des projets», estime-t-elle.

Des améliorations depuis 2023

La Commission de gestion juge quand même que la gestion du projet s’est considérablement améliorée depuis 2023. Elle recommande au Conseil fédéral de s’assurer que le Département fédéral des transports et de la télécommunication continue de suivre étroitement le projet et «que les autorités fédérales prennent toutes les mesures nécessaires pour que les travaux puissent se terminer dans les délais prévus.»

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