Suisse – «Chaque semaine, on dévoilera en ligne l’identité d’un nazi»

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Suisse«Chaque semaine, on dévoilera en ligne l’identité d’un nazi»

Un groupe de jeunes néonazis suisses est ciblé par des antifascistes, qui ont décidé d’avoir recours à une méthode illégale pour «donner un visage» aux extrémistes de droite.

Dimanche, un deuxième néonazi a vu son identité publiée en ligne.
La semaine dernière, un jeune Grison avait subi en premier le même sort.
Le site Antifa regorge d’images reliées présumément aux jeunes.
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Dimanche, un deuxième néonazi a vu son identité publiée en ligne.

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«Originaire de Suisse centrale, il passe son temps avec son chien dans la forêt. En ville, il aime coller des autocollants nazis. Il aimait aller voir les matches du FC Lucerne, mais il n’a plus le droit d’y aller. Au sein du groupe, il a plutôt un rôle de suiveur.» Ainsi est décrit un néonazi obwaldien de 32 ans, deuxième cible, ce dimanche, d’Antifas qui ont lancé il y a une semaine une «action de printemps» visant à dévoiler, en ligne, l’identité des membres du groupe néonazi alémanique «Junge Tat», au rythme d’un par semaine.

Sur le site ad hoc, tout y est: photos, nom, prénom, date de naissance, numéro de téléphone et adresse des néonazis. Il y a une semaine, le premier membre identifié était un jeune apprenti grison de 19 ans. «Les membres de ce groupe, presque exclusivement des hommes, sont des racistes, sexistes et antisémites violents, dont certains sont condamnés. Ils recrutent constamment de nouveaux membres. Les nazis doivent sortir de l’ombre», justifient les Antifas.

Un risque à double tranchant

Le criminologue Dirk Baier juge risquée la démarche, outre le fait qu’elle soit illégale (lire ci-dessous). D’un côté, il juge que «grâce à cela, les néonazis deviennent visibles et exposés, ce qui peut les dissuader de rejoindre ces groupes». Mais de l’autre, «l’extrémisme de droite en Suisse est redevenu plus actif et plus jeune ces dernières années et la dissuasion ne fonctionne pas. Cela pourrait même accélérer la radicalisation», dit-il.

Le Service de renseignement de la Confédération a l’œil ouvert sur la recrudescence de l’extrémisme de droite. Il constate que des jeunes sont recrutés par des personnes expérimentées (et souvent condamnées). «Il faut s’attendre à une augmentation des actes de violence de ces groupes», craint-il.

Une démarche illégale

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(ywe/mim/sbi/dk)

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