ChasseLes Grisons ont abattu 48 loups depuis l'automne dernier
Pour la première fois, la population du prédateur a été régulée de manière proactive. Le canton a tué plus de loups que le Valais. Les défenseurs du prédateur hurlent.

La plupart des loups (44) ont été tirés par les gardes-faune grisons.
IMAGO/Martin WagnerQuarante-huit loups ont été abattus dans les Grisons entre septembre 2024 et le 31 janvier 2025, fait savoir le canton lundi. Pour la première fois en Suisse, la population de ce prédateur a été régulée de manière proactive, rappelle-t-il. But: réduire les attaques contre les animaux de rente pour la prochaine saison de pâturage.
La plupart des loups (44) ont été tirés par les gardes-faune grisons. Seuls quatre ont été abattus par des chasseurs agréés. Les autorités avaient ciblé la plupart des animaux en raison de leur comportement de prédation remarquable, dont la meute «Fuorn» établie dans le Parc national suisse et la meute «Vorab», rappelle le canton. Il estime que ces deux groupes ont été désormais éliminés. La situation est moins claire pour la meute du Lenzerhorn.
Moins d'animaux tués
Le canton précise en outre que 11,5 meutes ont été dénombrées sur son territoire l'an dernier, soit le même nombre qu'en 2023 (les déplacements transfrontaliers partiels des meutes ont également été pris en compte, trois meutes transfrontalières sont comptées comme une demi-meute). Quelque 70 louveteaux ont été recensés. Mais un peu moins d'animaux de rente ont été tués, soit 213 contre 267 un an plus tôt, un phénomène observé partout en Suisse.
À noter que le Valais avait annoncé début février avoir tiré 34 loups, également du 1er septembre 2024 au 31 janvier 2025. Dans le canton, un total de 341 animaux de rente avaient en outre été tués en 2024 sur l’ensemble du territoire cantonal, contre 401 pour l'année 2023.
«La plupart des meutes ont survécu»
Les 48 loups tirés aux Grisons font hurler le Groupe Loup Suisse. «Si l'on ajoute les tirs supplémentaires de jeunes animaux dans les meutes à préserver, une centaine de loups ont été abattus depuis l'automne 2024», critique-t-il lundi. Et d'ajouter que plusieurs parents de meutes qui n'auraient dû être régulées que par des tirs de jeunes ont été tués. En outre, plusieurs loups de passage ont aussi été abattus. Par ailleurs, les analyses génétiques des animaux tués ont montré que la plupart des meutes devant être éliminées ont probablement survécu, relève-t-il. «Le nombre de loups ne semble donc pas être le facteur déterminant pour le nombre d'attaques, d'autant plus que même dans les meutes régulées, il reste des loups qui peuvent à tout moment s'attaquer à des animaux de rente non protégés», note le Groupe, qui réclame dès lors un monitoring fiable pour la gestion future du loup en Suisse.