CHUVMaladie incurable: des traitements inédits suscitent l’espoir
Fréquent après un cancer du sein, mais aussi parfois génétique, le lymphœdème est très handicapant. Des méthodes novatrices commencent à voir le jour au CHUV, qui dévoile ces jours un appareil inédit qui pourrait – presque – régler le problème.

«Je viens seulement de pouvoir recommencer à cuisiner et je peux enfin enlever de temps en temps mes bandages… Je revis!» Pour Gilian, atteinte d’un lymphœdème suite à un cancer du sein, la greffe de ganglions que lui a proposée le CHUV a changé sa vie. Cette maladie, parfois génétique mais qui intervient régulièrement à la suite de certaines chirurgies, est en effet incurable, et très handicapante: elle fait gonfler les bras ou les jambes.
Pour Gilian, sans les ganglions retirés lors de sa double mastectomie, plus de circulation normale de la lymphe, un fluide corporel qui s’est accumulé dans son bras droit. Les seules solutions qui s’offraient à elle étaient le massage lymphatique et le port de bandages compressifs… fort désagréables, et pour elle, peu utiles. «Je me sens très chanceuse d’être tombée sur quelqu’un qui avait entendu parler de cette nouvelle méthode au CHUV! Même mon oncologue ne connaissait pas, mais il m’a encouragé à y aller.»
Une pompe révolutionnaire
Une autre technique pourrait révolutionner encore davantage la vie des nombreuses personnes atteintes par cette maladie souvent mal diagnostiquée. Le «lymphopilot» vient d’être présenté lors d’un congrès à Milan, et découle d’une collaboration entre la startUp Lymphatica, et le service d’angiologie du CHUV, «la preuve du fort potentiel de notre région en la matière», estime Lucia Mazzolai, cheffe du département cœur-vaisseaux du CHUV.
Une toute petite pompe (de la taille d’une pièce d’un franc) est branchée à un tube implanté sous la peau du bras atteint du lymphœdème. Contrôlée depuis l’extérieur, elle relance la circulation du fluide et draine le liquide accumulé. «Nous sommes confiants en son efficacité puisqu’on reproduit le fonctionnement naturel du corps, se réjouit la spécialiste. C’est un grand espoir.» Les premiers essais sur l’humain viennent de se terminer, et une étude de grande ampleur sera lancée prochainement.