CinémaRejoindre Zurich pour y mourir, c'est toujours mieux en famille
Dans le film «On ira», dès le 12 mars 2025 en salle, Marie veut en finir. Elle ment à sa famille pour pouvoir se rendre en Suisse et recourir au suicide assisté.
Condamnée par un cancer de stade 4, Marie ne veut pas «finir comme une vieille courgette». Pour exaucer son souhait, cette Française de 80 ans doit se rendre à Zurich pour bénéficier d'un suicide médicalement assisté. Problème: elle n'arrive pas à le dire à son fils et sa petite-fille, à qui elle raconte qu'elle souhaite aller en Suisse pour toucher un héritage.
Complice malgré lui de cet énorme mensonge, Rudy, son auxiliaire de vie tout juste rencontré la veille, est contraint de prendre le volant d'un vieux camping-car et d'emmener la petite famille à travers la France.
Après «Les Tuche» et «En Fanfare», Pierre Lottin s'illustre par son authenticité dans «On ira», en salle dès mercredi. Cette comédie et road trip, où résonne la mélodie intemporelle de «Voyage, voyage» de Desireless, est portée par Hélène Vincent. Elle y campe le rôle d'une femme aussi résignée que rigolote, forçant à aborder un sujet ultra sensible de manière plus légère.
Mais que l'on ne s'y trompe pas, si les scènes font rire de bon cœur, les larmes ne sont jamais bien loin. Et comme le dit si bien la chanteuse des années 80, on aimerait presque que ce voyage dure «éternellement».
Bien accueilli par l'association EXIT
Avec «Avant toi» (2016), «Tout s'est bien passé» (2021) et «La Chambre d'à côté» (2024), de plus en plus de films traitent de la thématique de l'euthanasie, ce qui est favorablement accueilli par EXIT A.D.M.D. Suisse romande. «Ces scénarios sont conformes à la réalité», explique Jean-Jacques Bise, coprésident de l'association, qui compte aujourd'hui près de 40'000 membres. «Tous résident en Suisse, condition nécessaire pour pouvoir bénéficier d’un accompagnement.»
Et si EXIT reçoit quotidiennement des demandes de France, celles-ci sont redirigées vers les associations qui les acceptent, notamment Dignitas et EX International. «En France, le suicide n’est pas un acte punissable, mais aider une personne à mettre fin à ses jours est un acte condamnable, c’est une non-assistance à personne en danger», rappelle-t-il. Ceci devrait changer prochainement, il l'espère.