Clubs de gymnastique mis à la rue par le parascolaire

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GenèveClubs de gymnastique mis à la rue par le parascolaire

L'accueil destiné aux écoliers après les cours est en plein essor. Il grignote place et temps aux sociétés sportives.

Jérôme Faas
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Jérôme Faas

«Ma fille pleurait quand elle a appris que son cours de gym n'aurait plus lieu», s'énervait Eva au début du mois. Pourquoi, pour faire de la place aux activités parascolaires, 23 fillettes allaient-elles être privées des leçons le mardi de 16 h à 18 h à l'école des Allières?

Une solution a émergé depuis. Le GIAP, qui accueille les élèves après les classes, a renoncé à la salle qui lui avait été attribuée mais qu'il n'utilisait pas jusqu'alors (lire l'encadré). Présidente du club des Eaux-Vives, Anne-Marie Brunner juge cependant l'épisode révélateur: plusieurs sociétés ont dû s'effacer devant le GIAP à la rentrée. Genève-Ville dames a annulé deux cours pour bambins, les Pâquis et Geisendorf un chacun. «Si on perd les salles de 16 h à 18 h, les jeunes enfants ne pourront plus faire de sport. On va tuer la relève.» «Le souci existe surtout en Ville de Genève, pauvre en locaux, dit le patron de l'association cantonale. C'est gênant, car les leçons pour les petits sont les plus courues.»

Mais, pour attribuer ses locaux scolaires, la Ville a fixé des règles de priorité «très strictes par souci d'équité. Des obligations légales imposent que le GIAP, puis la musique et les langues soient favorisés. Les activités collectives pour enfants viennent après.» Pour Isabelle Widmer, cheffe du service des écoles, le plus dur a été de gérer le retour de l'école le mercredi matin, qui a pris des espaces jusqu'alors dévolus aux associations. «On a fait de la dentelle pour les recenser et trouver des solutions. Presque toutes ont été recasées. Mais c'est vrai, nous manquons d'infrastructures, notamment sportives.»

La salle de sport devient préau couvert

La patronne du club des Eaux-Vives n'avait pas réalisé que la salle de gym ne lui avait pas été attribuée: le parascolaire n'a réclamé le local que fin octobre. «Il s'en sert comme préau couvert, rarement, au détriment de clubs avec une offre structurée», déplore-t-elle. «C'est vrai, le GIAP préfère aller dehors s'il peut, dit la cheffe du service des écoles. Mais ce n'est pas une raison: laisser des enfants dans le froid est exclu. Cela dit, le parascolaire m'a promis qu'à l'avenir, il utiliserait les salles réservées.»

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