Colombie: La liste noire serait une «opportunité pour le trafic» de drogue

Le nouveau ministre colombien de la Défense a mis en garde dimanche l’administration Trump quant à une inscription de son pays sur liste noire pour n’avoir pas réussi à freiner les exportations de drogue, affirmant que cette décision entraînerait l’arrivée d’encore plus de cocaïne aux États-Unis.

Pour Pedro Sanchez, une éventuelle «rupture des relations et de la coopération» entre les deux pays serait «une opportunité pour le trafic de drogue».

Washington étudie actuellement la possibilité de «décertifier» la Colombie en tant que partenaire dans la lutte contre la drogue, une décision qui pourrait tarir l’aide américaine de plusieurs centaines de millions de dollars allouée au pays.

Une telle décertification signifierait pour la Colombie de perdre «tout simplement la capacité de contenir la menace» posée par le trafic de drogue, a mis en garde Pedro Sanchez dans une interview à l’AFP.

«Ne pas pouvoir la contenir irait à l’encontre des intérêts des États-Unis. En effet, davantage de cocaïne y affluerait et les États-Unis ne seraient ni plus forts, ni plus prospères, ni plus sûrs», a-t-il souligné.

Pedro Sanchez, qui a pris ses fonctions début mars, a par ailleurs assuré que les autorités entendaient combattre «avec toutes les forces de l’État» la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN), que Bogota accuse d’être au service du cartel de Sinaloa.

Il s’est également engagé à reprendre le contrôle d’une région de plantation de coca du sud du pays contrôlée par l’Estado Mayor Central, issu de la guérilla des FARC.

Dans le combat contre la drogue, «nous devrons faire beaucoup de sacrifices, il y aura des larmes, mais au final, nous allons y parvenir», a-t-il assuré.

Donald Trump a adopté une position très dure à l’égard des drogues qui entrent aux États-Unis via le Mexique et le Canada et frappé les deux pays de droits de douane en représailles.

L’inscription de la Colombie sur liste noire mettrait en péril près d’un demi-milliard de dollars de financement américain annuel. Les États-Unis avaient déjà «décertifié» la Colombie au siècle passé sous la présidence d’Ernesto Camper, accusé d’avoir reçu de l’argent du cartel de Cali pour sa campagne de 1994.