Football - Comment la Suisse a convaincu un grand espoir romand

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FootballComment la Suisse a convaincu un grand espoir romand

À 18 ans, Sally Julini a fait ses débuts en Ligue des champions avec Lyon, meilleure équipe du monde. La Genevoise a été appelée pour la première fois avec la Nati qui dispute un barrage décisif pour l’Euro 2022 contre la République tchèque (match aller ce vendredi à 16h).

Formée au centre national de Bienne, la milieu de terrain avait déjà effectué deux stages avec les M19 et M20 de l’équipe de France.

Formée au centre national de Bienne, la milieu de terrain avait déjà effectué deux stages avec les M19 et M20 de l’équipe de France.

ASF

Les Suissesses jouent une partie de leur avenir européen ce vendredi après-midi (16h) dans le nord-ouest de la République tchèque. Dans le petit stade de Chomutov, l’équipe nationale dispute le match aller du barrage qualificatif pour l’Euro 2022 en Angleterre.

Au coup d’envoi, Sally Julini ne sera certainement pas alignée sur le terrain, mais la Genevoise de 18 ans a été appelée pour la première fois avec l’équipe nationale cette semaine. «Même si j’ai dû attendre en quarantaine le résultat de mon test Covid, j’ai été très bien accueillie dans le groupe. Je serais très fière de pouvoir représenter mon pays.»

Loin de la maison à 12 ans

Tout juste majeure, la milieu de terrain est en train de se faire une place à l’Olympique Lyonnais, la meilleure équipe du monde. Elle a même fait ses débuts en Ligue des champions cette saison, dans les arrêts de jeu du 16e de finale contre la Juventus. «Quand le coach m’a appelée, j’étais vraiment stressée et je n’arrivais pas à enlever mon survêtement (rires). Sur le terrain, j’ai pu toucher deux ou trois ballons. Dans ma tête, c’est comme si j’avais joué 45 minutes tellement j’avais couru partout.»

Un peu perdue devant les panneaux publicitaires de l’ASF, Sally Julini dégage pourtant une impressionnante maturité. De l’autre côté de l’écran, le ton est posé, réfléchi. «C’est vrai que j’ai peut-être vécu plus de choses que les autres filles de mon âge.»

À 12 ans déjà, elle a quitté le domicile familial de Meyrin pour rejoindre le centre national de formation à Bienne. «Au début, c’était difficile d’être aussi loin de la maison, pour ma maman aussi. J’ai grandi très vite et gagné en autonomie. Heureusement, j’ai été bien entourée, notamment par ma famille d’accueil qui était super.»

La tentation de l’équipe de France

La semaine, la jeune fille s’entraînait avec les filles, le week-end elle jouait avec les garçons au Meyrin FC, puis avec les M15 de Servette. Elle a très vite été repérée par le grand OL qui lui a proposé d’intégrer son centre de formation.

Un parcours fulgurant qui attise les convoitises, celles de l’équipe de France notamment, parce que Sally Julini détient la double nationalité. L’été dernier, elle est appelée à deux reprises pour des stages (avec les M18 puis les M20) au célèbre centre de Clairefontaine. «Les installations sont incroyables. Il y a des terrains partout. J’étais vraiment impressionnée.»

C’est pourtant la Suisse que la Meyrinoise va choisir. «J’ai pris le temps de réfléchir, de savoir ce que je voulais vraiment, explique-t-elle. Cela faisait un bon moment qu’on discutait, pour savoir si j’allais venir. Il y a eu quelques complications. Finalement, ce barrage, c’était le moment parfait. Même si je ne suis pas certaine de jouer contre les Tchèques, participer à ce moment, c’est vraiment un honneur.»

La rencontre qui a tout changé

Le sélectionneur Nils Nielsen et l’assistante Marisa Wunderlin se sont déplacés à deux reprises à Lyon pour convaincre la joueuse. «Notre devoir était de lui faire comprendre qu’elle a un rôle à jouer dans le futur de l’équipe de Suisse, vu son talent», a précisé le Danois jeudi en conférence de presse.

«J’aimerais devenir une leader, une pièce maîtresse de cette équipe nationale à l’avenir»

Sally Julini

Ces rencontres ont été décisives dans la décision de Sally Julini. Le duo était notamment présent lorsqu’elle s’est gravement blessée au genou en 2019. «J’étais dans un moment difficile de ma carrière. J’étais seule et je pensais que plus personne n’allait s’intéresser à moi. J’appréhendais beaucoup la suite.» La confiance de l’ASF a fini par la convaincre.

«Sally est d’abord là pour apprendre, prendre ses marques, rencontrer les autres joueuses et montrer ce dont elle est capable sur le terrain, précisait Nils Nielsen tout sourire. L’avenir s’annonce radieux pour elle avec la Nati.»

Si Sally Julini ne sait pas encore quel rôle elle devra jouer dans ce barrage décisif, la Genevoise ne cache pas ses ambitions pour la suite: «Je veux pouvoir porter cette équipe plus tard. J’aimerais à l’avenir devenir une leader, une pièce maîtresse de cette équipe nationale.»

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