Technologie: Comment l’intelligence artificielle peut contribuer à lutter contre le changement climatique

Publié

TechnologieComment l’intelligence artificielle peut contribuer à lutter contre le changement climatique

Le recours à l’IA, comme ChatGPT, se poursuit. Ce que beaucoup ignorent, c’est que ces systèmes, bien qu’ils consomment d’énormes quantités d’énergie, peuvent aussi avoir une influence positive sur le climat.

par
Sebastian Sele
Les intelligences artificielles consomment énormément d’énergie. Mais elles offrent aussi un potentiel dans la lutte contre le changement climatique, car elles peuvent améliorer l’efficacité et accélérer la mise en place de divers processus.

Les intelligences artificielles consomment énormément d’énergie. Mais elles offrent aussi un potentiel dans la lutte contre le changement climatique, car elles peuvent améliorer l’efficacité et accélérer la mise en place de divers processus.

«Mon objectif est d’encourager les gens à changer de comportement et à contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre». C’est la réponse que donne ChatGPT quand on lui demande de quelle manière il contribue à la lutte contre le changement climatique. «Je fournis des informations sur les pratiques durables et l’utilisation des énergies renouvelables», poursuit-il. Ce que ChatGPT ne dit en revanche pas, c’est que le développement de sa troisième version a probablement généré, à lui seul, autant de gaz à effet de serre qu’un aller-retour en voiture sur la lune.

Pourtant, le boom des systèmes d’intelligence artificielle (IA), comme ChatGPT, se poursuit. Entre 2012 et 2018, les performances informatiques basées sur l’IA ont été multipliées par environ 300’000 – et, du même coup, leur besoin en énergie. «Si cette tendance se poursuit, l’IA pourrait contribuer de manière significative au changement climatique», a déclaré Benjamin Kandig, de l’Université de Copenhague. Des scientifiques américains ont affirmé que le développement de certains systèmes d’IA émet, dans certaines circonstances, autant de CO₂ que 125 vols aller-retour entre New York et Pékin.

La possibilité d’une influence positive

«Mais l’intelligence artificielle peut aussi avoir une influence positive sur l’environnement», a rétorqué l’éthicienne de l’IA Sarah Khatry lors du World Economic Forum (WEF). L’ONU a défini 17 objectifs de durabilité. Parmi ceux-ci figurent, entre autres, la consommation responsable, les villes durables et la lutte contre le changement climatique. Sarah Khatry cite une étude réalisée en 2020 qui conclut que les systèmes d’IA peuvent influencer positivement quasiment l’ensemble de ces objectifs.

Pour illustrer l’influence de l’IA, Sarah Khatry prend comme exemple le ciment, l’un des principaux composants du béton. On estime que 8% des émissions mondiales de CO₂  sont imputables à sa fabrication. En Suisse aussi, ce sont les cimenteries qui émettent de loin le plus de gaz à effet de serre. Pour Sarah Khatry, on a besoin, de toute évidence, d’«une amélioration de l’efficacité».

L’homme incarne la conscience

Certaines cimenteries travaillent déjà avec des systèmes d’IA. Sarah Khatry a fait un calcul: si une usine de taille moyenne mise sur l’intelligence artificielle pour le contrôle de la qualité, cela pourrait réduire les émissions de CO₂  de 7000 tonnes chaque année, soit la quantité absorbée par 320’000 arbres durant la même période.

Simon Redfern, ancien professeur de Cambridge, voit, lui aussi, le potentiel de l’IA dans la lutte contre le changement climatique. Dans une vidéo de la chaîne britannique BBC, il a affirmé que «l’IA peut ouvrir de nouvelles voies en vue de générer de l’énergie. Pour inventer l’ampoule électrique, Thomas Edison a bien dû tester des milliers de matériaux avant de trouver celui qui fonctionnait le mieux. Avec l’intelligence artificielle, des millions de possibilités peuvent être testées, bien plus rapidement qu’en laboratoire». Simon Redfern précise toutefois que l’IA représente un moyen, et non un expert. C’est aux hommes de trouver les bons chemins à suivre. Dès qu’ils y seront parvenus, l’IA pourra aider à atteindre plus rapidement le but fixé.

La voie vers une IA plus verte

Timnit Gebru devrait également se rallier à ce point de vue. Cette informaticienne éthiopienne – élue par le magazine Time en 2022 comme l’une des 100 personnes les plus influentes du monde – a dirigé l’équipe éthique de Google sur l’IA jusqu’à ce qu’elle perde son emploi suite à la publication d’une étude qui soulignait le risque d’inégalités et de propagation du racisme des grands systèmes d’IA, comme ceux de Google. Elle a également évoqué le problème de la consommation massive d’énergie par l’IA. Pendant que Timnit Gebru affirme que ces problèmes ne sont toujours pas résolus, les géants du secteur (Google, Microsoft et Amazon) soulignent que leur objectif est de développer des systèmes d’IA climatiquement neutres. Cette neutralité est par exemple atteinte lorsque les centres de calcul fonctionnent à l’énergie solaire, éolienne ou hydraulique.

Qu’en pense ChatGPT? «Je deviens plus respectueux de l’environnement en optimisant ma consommation d’énergie et ma puissance de calcul, afin de travailler plus efficacement et de consommer moins de ressources.»

Avez-vous besoin d’intelligence artificielle?

Ton opinion

7 commentaires
L'espace commentaires a été desactivé