Conflit au Proche-OrientNetanyahou avertit que les frappes à Gaza ne sont que «le début»
Benyamin Nétanyahou a averti que les attaques sur Gaza, qui ont fait plus de 400 morts selon le Hamas, n’étaient «que le début».

Smoke billows behind a cemetery (foreground) during Israeli strikes west of Gaza City on March 18, 2025. Israel on March 18 unleashed its most intense strikes on the Gaza Strip since a January ceasefire, with Gaza's health ministry saying their toll rose to 413 people killed, and the Palestinian Hamas movement accusing Israel's premier of deciding to "resume war" after a deadlock on extending the truce. (Photo by Omar AL-QATTAA / AFP)
AFPLe premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a averti que les frappes meurtrières, mardi, à Gaza, n’étaient «que le début», affirmant que la pression militaire était indispensable pour assurer la libération des otages encore aux mains du Hamas.
Ces frappes, qui ont fait plus de 400 morts selon le Hamas, sont les premières d’une telle ampleur et violence depuis l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu le 19 janvier. Le mouvement islamiste palestinien a appelé «les pays amis» à «faire pression» sur les États-Unis, afin qu’ils poussent Israël à mettre fin à ses frappes sur la bande de Gaza. Il a accusé Israël de violer la trêve et de vouloir lui imposer un «accord de reddition».
Le Hamas «a déjà ressenti notre force ces dernières 24 heures. Et je veux vous assurer, à vous et à eux: ce n’est que le début», a déclaré Benyamin Netanyahou, dans une allocution télévisée. Il s’adressait notamment aux familles d’otages israéliens retenus à Gaza, qui l’ont accusé de «sacrifier» leurs proches après les dernières frappes. Ces frappes lancées avant l’aube ont baissé d’intensité en début d’après-midi, d’après des témoins.
«Sous le feu»
Au moins 413 Palestiniens ont été tués dans les frappes de mardi, «en majorité des enfants et des femmes, et des centaines blessés», a indiqué le ministère de la Santé du Hamas, mouvement qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et est considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.
Des responsables du Hamas et un du Jihad islamique figurent parmi les morts, selon les deux mouvements alliés. «Désormais», les négociations sur la libération des otages encore à Gaza «ne se dérouleront que sous le feu», a affirmé Benyamin Netanyahou, estimant que la pression militaire était «indispensable» pour assurer leur retour.
«Ce n’est pas une attaque d’un jour. Nous continuerons l’opération militaire dans les prochains jours», a déclaré le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar. Le gouvernement israélien a souligné que les frappes avaient été menées «en totale coordination» avec les États-Unis, son principal allié, pour qui le Hamas a «choisi la guerre» en refusant de libérer les otages.
Négociations bloquées
Cette escalade fait craindre une reprise de la guerre à grande échelle dans le territoire palestinien assiégé, où Israël avait lancé une offensive destructrice, en riposte à l’attaque du 7-Octobre.
Après quinze mois de guerre entre Israël et le Hamas, la première phase de l’accord de trêve est entrée en vigueur le 19 janvier, durant laquelle 33 otages, dont huit morts, ont été restitués en échange d’environ 1800 détenus palestiniens. Elle s’est achevée le 1er mars et depuis les négociations indirectes font du surplace, les deux camps s’accusant mutuellement de les bloquer.
Le Hamas veut passer à la deuxième phase de l’accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des passages pour l’aide et la libération des derniers otages. Israël souhaite une extension de la première phase jusqu’à mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la «démilitarisation» de Gaza et le départ du Hamas.
«Pas d’autre choix»
«Israël a accepté les propositions de l’émissaire américain Steve Witkoff pour une prolongation du cessez-le-feu, mais le Hamas les a rejetées deux fois», a accusé Gideon Saar, assurant que son pays n’avait «d’autre choix que de reprendre les opérations militaires».
«La pression militaire ne va pas les ramener, nous le savons d’expérience», a dit à Tel-Aviv Yaïr Horn, un ex-otage libéré après l’entrée en vigueur de la trêve. Plusieurs États arabes et européens ainsi que la Russie, la Turquie et l’Iran ont condamné les bombardements israéliens à Gaza.
L’Egypte a dénoncé une tactique israélienne pour pousser les Palestiniens à quitter Gaza. L’Iran a condamné un «génocide» et le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié Israël «d’État terroriste». «La population de Gaza vit à nouveau dans une peur abjecte», a déploré un responsable de l’ONU, Tom Fletcher.