Un plan pour la reconstruction de Gaza adopté au sommet arabe

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Conflit Israël-HamasUn plan pour la reconstruction de Gaza adopté au sommet arabe

Réunis au Caire, les dirigeants arabes ont présenté ce mardi un plan pour réussir la reconstruction de Gaza sans s’appuyer sur le Hamas.

Ce plan devrait toutefois se heurter à l’opposition d’Israël. (Image d’illustration)

Ce plan devrait toutefois se heurter à l’opposition d’Israël. (Image d’illustration)

AFP

Les dirigeants arabes ont adopté mardi un plan pour la reconstruction de la bande de Gaza et le retour de l’Autorité palestinienne, présenté comme une alternative au projet de Donald Trump de placer le territoire sous contrôle américain.

Réunis au Caire, les dirigeants des pays de la Ligue arabe ont mis en garde contre les tentatives «odieuses» de déplacement de la population de Gaza et appelé à unifier les Palestiniens sous le parapluie de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), excluant de fait le mouvement islamiste Hamas qui n’en fait pas partie.

Ils ont convenu de créer un fonds destiné à financer la reconstruction de Gaza, détruite par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, en appelant à une contribution internationale pour accélérer le processus. La bande de Gaza serait administrée durant une période transitoire par un comité de technocrates palestiniens, avant que l’Autorité palestinienne n’en reprenne le contrôle.

53 milliards de dollars

Ce plan devrait toutefois se heurter à l’opposition d’Israël, qui a promis d’éliminer le Hamas, mais exclu aussi tout rôle futur pour l’Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie occupée, dans le territoire. Lors de ce sommet, l’Égypte a présenté un plan d’un montant de 53 milliards de dollars (47 milliards de francs) sur cinq ans, une estimation équivalente à celle de l’ONU, pour reconstruire la bande de Gaza.

Le président Abdel Fattah al-Sissi a déclaré que ce plan garantirait le maintien des 2,4 millions d’habitants de Gaza sur leur terre, une réponse au projet du président américain qui prévoit leur expulsion vers l’Égypte et la Jordanie pour faire du territoire la «Riviera du Moyen-Orient». Il n’a toutefois pas critiqué le plan de Donald Trump, qui avait soulevé un tollé international début février, et affirmé que le président américain était «capable de parvenir à la paix» dans la région.

«Toute tentative odieuse de déplacer le peuple palestinien ou (…) d’annexer une partie des territoires palestiniens occupés plongerait la région dans une nouvelle phase de conflits (…) ce qui constitue une menace claire pour (…) la paix» au Proche-Orient, indique le communiqué final du sommet. Le Caire cherchera à obtenir pour son plan le soutien des nations musulmanes à l’occasion d’un sommet d’urgence de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), vendredi à Jeddah (Arabie saoudite), afin que ce projet «devienne à la fois un plan arabe et un plan islamique», selon le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty.

«Démilitarisation totale»

Ce sommet s’est réuni dans un contexte de blocage sur la suite du cessez-le-feu en place depuis le 19 janvier, entre Israël, qui réclame la «démilitarisation totale» de Gaza, et le Hamas, qui insiste pour y rester. Le mouvement islamiste s’était emparé du pouvoir dans le territoire en 2007, après en avoir chassé l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas.

«L’État de Palestine assumera ses responsabilités dans la bande de Gaza par le biais de ses institutions gouvernementales», a affirmé devant le sommet Mahmoud Abbas, âgé de 89 ans. Le président palestinien s’est dit prêt à organiser «l’année prochaine» des élections présidentielle et législatives dans les Territoires palestiniens, «à condition que les conditions soient réunies».

Le plan présenté par l’Égypte a déjà été rejeté par Israël, qui a promis d’éliminer le Hamas, mais exclut aussi tout rôle futur pour l’Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie occupée, dans le territoire. Sur X, la diplomatie israélienne a accusé cette dernière d’avoir démontré «de manière répétée sa corruption, son soutien au terrorisme et son échec à régler la question».

Elle a reproché aux pays arabes de «rejeter l’opportunité (ndlr, que constitue le plan américain) sans lui donner une chance équitable et de continuer de proférer des accusations sans fondement contre Israël». Le Hamas a «salué» de son côté le plan arabe ainsi que la création d’un comité chargé de gérer le territoire après la guerre.

Soutien de l’ONU

La première étape de la reconstruction, d’une durée de six mois, doit être consacrée au déblaiement des débris, au déminage et à la fourniture de logements temporaires pour abriter plus de 1,5 million de personnes.

Suivront deux phases de reconstruction, la première comprenant des infrastructures essentielles et des logements permanents, la seconde des infrastructures incluant un port commercial et un aéroport.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lui aussi présent au Caire, a affirmé que l’ONU «soutenait fermement» le plan arabe.

(afp)

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