Congé chaleur en SuisseNon à un accès facilité aux indemnités quand il fait trop chaud
Le Parlement a refusé de justesse une proposition pour faciliter le soutien aux travailleurs lors d'interruptions de travaux en cas de canicule.

Les vagues de chaleur sont en hausse et mettent en danger la santé des travailleurs, rappelaient les partisans de la motion.
AFPLe National a refusé de peu ce jeudi une proposition pour faciliter les indemnisations du chômage en cas d'interruption de travail pour fortes chaleurs. Le système existe déjà depuis longtemps: il avait été créé pour les cas d'intempéries. Il aurait fallu l'adapter, estimait la sénatrice PLR Fribourgeoise Johanna Gapany, qui avait déjà convaincu le Conseil des États, et était soutenue par certaines organisations patronales.
«Cette indemnité concerne les interruptions de travaux pour cause de neige, qui se font de plus en plus rares, mais n'est pas adaptée pour les chaleurs extrêmes, qui deviennent plus fréquentes en raison de la crise climatique. La législation actuelle ne le permet pas, notamment parce qu'elle n'intervient qu'après trois jours, alors que les vagues de chaleur sont généralement courtes mais intenses», a résumé la socialiste zurichoise Mattea Meyer, qui a rappelé le danger pour la santé des travailleurs. Et d'ajouter que si, en 2010, quelque 80 millions de francs d'indemnités avaient été versés, il n'y en avait plus que pour 10 millions en 2024.
Des horaires décalés et de l'ombre
La commission estimait, elle, que les mesures existantes sont suffisantes: les horaires peuvent être décalés, ou un travail à l'ombre peut être aménagé. La méthode de mesure des températures fait aussi débat. Mais surtout, elle a relevé que la main-d'œuvre manquait déjà face au grand nombre de commandes. «Notre mission est donc de faire en sorte que les entreprises puissent organiser leur travail mieux et plus librement», estimait l'UDC thurgovienne Diana Gutjahr.
Au final, au grand dam de la gauche, c'est par 94 voix contre 92 que le non l'a emporté. Des refus principalement issus du PLR et de l'UDC, même si la plupart des groupes parlementaires étaient partagés.