SuisseCoop vend des «bonnes femmes» pour la charité
Une étonnante traduction s'est glissée sur les emballages des petits pains vendus au profit de la Croix-Rouge. La chaîne reconnaît une maladresse.
Gabrielle* a bien failli s'étouffer de rire en découvrant sur l'emballage d'un petit pain de la Saint-Nicolas qu'elle était en train de manger... une «bonne femme». Tandis que le libellé en allemand et en italien mentionne seulement que pour chaque achat, la Coop verse 10 centimes à la Croix-Rouge suisse, la description du produit en français diverge quelque peu: «Pour chaque bonne femme vendue, Coop fait un don pour les familles suisses dans le besoin».
La formulation n'a pourtant rien de malicieux ou d'offensant à l'égard des femmes et la Coop n'entend pas promouvoir le trafic d'êtres humains. Comme l'explique l'entreprise bâloise, il s'agit bien d'une «traduction malheureuse.» Dans les rayons du supermarché, la «bonne femme» côtoie son confrère le «bonhomme» de Saint-Nicolas. «Il est difficile de retracer l'origine de l'erreur, mais la personne a un peu trop littéralement traduit le terme bonhomme», informe Ramón Gander, porte-parole de la Coop, qui ajoute que la traduction n'a pas été réalisée par le service interne de la chaîne.
Coop corrigera le tir l'année prochaine
«Nous adapterons la formulation en vue de l'année 2018. Les emballages de l'action actuelle ont déjà été imprimés et nous ne voulons pas les détruire», fait savoir Ramón Gander. Il faut dire que les exemplaires sont nombreux. En 2016, 1,1 million de petits pains, version «bonhomme» et «petite dame», ont été vendus entre fin octobre et fin décembre. Les ventes avaient permis à la Coop de reverser 110'000 francs à l'antenne suisse de la Croix-Rouge.
Pour la petite histoire, la phrase controversée était déjà visible sur les sachets l'an dernier, sans provoquer de réaction à l'époque. «C'est la première fois que l'on nous signale cette formulation maladroite, nous sommes très reconnaissants à la personne qui l'a remarquée», conclut Ramón Gander.
Pas une première
Coop rejoint Migros et Denner dans le giron de ceux qui ont commis des erreurs de traduction ou d'orthographe cocasses. En 2013, un internaute s'était amusé de l'emballage d'une barquette de fraises. Le carton promettait «une saveur de baise sauvage». L'an dernier, un client ayant fait l'acquisition d'un sandwich avait décelé une coquille sur l'emballage.