Coup d'accélérateur pour les véhicules électriques

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GenèveCoup d'accélérateur pour les véhicules électriques

L'Etat de Genève souhaite atteindre une part de 20% d'e-véhicules immatriculés dans le canton à l'horizon 2030, soit 40'000 unités.

Léonard Boissonnas
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Léonard Boissonnas
Vingt en 2015, 220 aujourd'hui, 1300 en 2030: l'État veut notamment multiplier les bornes de recharge publiques.

Vingt en 2015, 220 aujourd'hui, 1300 en 2030: l'État veut notamment multiplier les bornes de recharge publiques.

Keystone

Augmenter le nombre de voitures et de scooters électriques de près de vingt fois en un peu plus de dix ans. C'est l'ambition des autorités cantonales genevoises pour leur stratégie d'électromobilité 2030. A l'origine, celle-ci prévoyait une part de 10% du parc de véhicules propulsés de manière électrique. Mais elle a été rehaussée pour se conformer au Plan climat cantonal, qui vise une baisse des émissions de CO2 de 40% d'ici onze ans.

Actuellement, le parc genevois compte entre 1500 et 2000 d'e-véhicules. L'État veut atteindre les 40'000 d'ici 2030. Pour y arriver, le Canton de Genève va développer le nombre de points de recharge publics (environ 1300 d'ici 2030 contre 220 aujourd'hui).

Des incitations

De plus, des incitations ont été mises en place et renforcées depuis le début de l'année: exonération fiscale à l'achat d'un e-véhicule lors des trois premières années d'immatriculation, subventions à hauteur de 1000 fr. pour l'achat d'une borne électrique individuelle (2000 fr. pour une borne collective), gratuité de la recharge dans les parkings de la Fondation des parkings et enfin, une modification des règlements de rénovation et de construction des bâtiments, pour notamment faire en sorte que tout nouveau parking souterrain soit équipé de conduites en vue de l'installation de points de recharge.

L'ensemble de ces mesures doit constituer «le coup de pouce qui va faire la différence pour passer le cap et faire entrer ce type de véhicule dans les moeurs», comme l'indique Marceau Schroeter, responsable de l'information environnementale du Département cantonal du territoire.

Objectif ambitieux mais «raisonné»

Pour le Touring Club Suisse (TCS), l'objectif du Canton est assez ambitieux, mais «raisonné»: le marché du véhicule électrique est en plein essor. Entre 2008 et 2018, la part d'e-véhicules neufs vendus en Suisse est passée de 1% à 7%, rappelle l'association. «Il y a clairement une prise de conscience chez les consommateurs», affirme Yves Gerber, responsable de la communication au TCS.

De plus, les constructeurs proposent désormais des véhicules électriques dans toutes les gammes, avec une autonomie qui s'est améliorée et un réseau de bornes de recharges qui se développe aussi en parallèle, poursuit-il. «Il va y avoir de plus en plus d'offre, la demande va venir.»

Moins cher à l'entretien et sur l'énergie

Pour une e-voiture avec quatre places, comme une Renault Zoé, il en coûte environ 35'000 fr., selon Claudio Pfister, directeur d'e'mobile, organisme de l'association Electrosuisse. Un SUV électrique, telle la Hyundai Kona, est vendu 45'000 fr. et une Tesla modèle 3 65'000 fr. «Ces prix peuvent sembler élevés, mais on économise sur la consommation et l'entretien», précise Claudio Pfister. Un plein pour une Tesla modèle S de 100 kWh coûte 20 fr. contre plus de 100 fr. pour une Porsche Panamera à essence.

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