Bâle-Campagne: il provoque un accident mortel sous gaz hilarant

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Crash mortel à BâleGaz hilarant au volant: il fanfaronne sur Insta avant le verdict

Un jeune de 21 ans a provoqué un accident mortel en inhalant du gaz hilarant au volant, en 2021 à Bâle-Campagne. Jugé cette semaine, il risque près de 7 ans de prison.

Pendant son procès, l'accusé a multiplié les publications provocantes sur Instagram, notamment au volant d'une voiture.

Pendant son procès, l'accusé a multiplié les publications provocantes sur Instagram, notamment au volant d'une voiture.

Instagram

Le 13 novembre 2021, une soirée entre potes a tourné au drame, près du tunnel d'Arisdorf, à Bâle-Campagne. Un conducteur, âgé de 21 ans, et quatre amis roulaient en direction de Berne lorsque celui-ci a commencé à inhaler du protoxyde d'azote (ndlr, gaz hilarant) en pleine conduite, malgré les avertissements de ses passagers. Le véhicule a alors percuté une glissière de sécurité, avant de finir sa course contre une paroi en béton. Un des passagers, âgé de 18 ans, est décédé sur place. Deux autres ont été grièvement blessés.

Des remords remis en cause

Le cas a été jugé cette semaine à Muttenz (BL). L'accusé, qui était au volant de la Mercedes AMG accidentée, a exprimé ses regrets: «Je suis désolé pour tout. C'est tout.» Mais pour les proches de la victime, ses publications récentes sur les réseaux sociaux jettent un doute sur sa sincérité (voir encadré).

Faute partagée plaidée

Le Ministère public a relevé un comportement totalement irresponsable. «Il voulait juste s'amuser, sans se soucier des risques», a asséné le procureur, qui réclame 6 ans et 9 mois de prison. Selon lui, l'accusé aurait poursuivi sa consommation, même après une première perte de contrôle, faisant de lui «une bombe à retardement» sur la route.

La défense, de son côté, plaide la faute partagée. L'avocat de l'accusé a notamment évoqué l'absence de ceinture bien attachée chez certains passagers et insisté sur le jeune âge et l'immaturité de son client: «Si le passager avait été correctement attaché, il ne serait pas mort.» Il réclame une peine plus clémente, avec sursis.

Initialement prévu pour le 27 mars, le verdict sera rendu à une date ultérieure, le tribunal estimant avoir besoin de plus de temps pour délibérer.

Des photos «irrespectueuses»

Alors que le procès s'est déroulé sur deux jours, l'accusé a suscité l'indignation en publiant plusieurs stories sur Instagram après la première journée d'audience. Parmi elles, une vidéo le montrant en train de danser en voiture et une photo où il dîne avec des amis avec la légende «Détention préventive.» «Il ne montre toujours aucun remord», déplore une proche du défunt. Une mère, dont la fille allait à l'école avec l'accusé, déplore ce manque de sérieux: «Est-ce qu'il aurait publié des choses pareilles s'il en avait tiré une leçon? Cela me rend malade.»

De son côté, l'accusé a, peu de temps après la deuxième journée de procès, contacté «20Minuten» pour faire part de ses remords: «Je n’y ai pas beaucoup réfléchi, je voulais juste montrer que j’étais fort.» Il dit regretter ces publications, qu’il a depuis supprimées: «J’aurais dû penser à la famille de la victime, pas à moi-même.»

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