Cryptomonnaies: Trump voit les États-Unis en «pionniers»

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CryptomonnaiesTrump voit les États-Unis en «pionniers»

Donald Trump a dit vouloir positionner le pays en «pionniers», lors d’une réunion vendredi avec des responsables des cryptomonnaies.

Le président Donald Trump au sommet sur les actifs numériques à la Maison-Blanche, entouré de dirigeants du secteur de la cryptomonnaie, à Washington, le 7 mars 2025.

Le président Donald Trump au sommet sur les actifs numériques à la Maison-Blanche, entouré de dirigeants du secteur de la cryptomonnaie, à Washington, le 7 mars 2025.

Getty Images via AFP

Donald Trump a promis vendredi d’ouvrir le terrain aux cryptomonnaies à l’issue d’une réunion avec des acteurs du secteur, pour positionner les États-Unis en «pionniers» des monnaies numériques.

«C’est une opportunité énorme pour la croissance économique et l’innovation dans notre secteur financier», a déclaré le président des États-Unis à la Maison-Blanche. «Nous nous sentons comme des pionniers.»

Opposé de longue date aux cryptomonnaies, Donald Trump a fait volte-face durant la dernière campagne présidentielle, au point de s’ériger en défenseur de cette industrie.

100 millions de dollars à sa campagne victorieuse

Le milieu le lui a bien rendu, contribuant à hauteur de plus de 100 millions de dollars (88 millions de francs suisses) à sa campagne victorieuse. Il a pris ainsi le contre-pied de Joe Biden, très critique de ce jeune écosystème, qu’il voyait comme trop risqué et volatil.

Dès son arrivée aux commandes de l’Exécutif, Donald Trump a nommé à la tête de l’Autorité de régulation des marchés financiers, la SEC, Paul Atkins, un partisan de ces actifs financiers d’un nouveau genre.

Sous sa direction, la SEC a déjà abandonné les poursuites judiciaires contre de grands noms, comme par exemple les plateformes d’échange Coinbase et Kraken, lancées sous la présidence Biden.

Une «réserve stratégique»

Jeudi soir, Donald Trump a enfoncé le clou en signant un décret qui institue une «réserve stratégique» alimentée par quelque 200’000 bitcoins saisis par la justice américaine dans des affaires civiles et pénales.

À cette occasion, le conseiller à l’intelligence artificielle (IA) et aux cryptomonnaies David Sacks a comparé ce nouveau fonds public, dont la valeur atteindra environ 17,5 milliards de dollars (15,4 milliards de francs suisses) au cours actuel, aux réserves d’or américaines.

Questionné quant à la volatilité chronique du cours du bitcoin, David Sacks a estimé qu’en stockant ses actifs sur la durée, le gouvernement se préserverait des fluctuations de la devise à court terme.

«Les États-Unis en leader de la stratégie des actifs numériques»

Cette réserve est «l’un des messages de soutien les plus importants que l’industrie ait jamais vu», selon Jacob Phillips, de Lombard Finance, société financière spécialisée dans les cryptomonnaies.

Vendredi, une dizaine de dirigeants et investisseurs se sont réunis avec les membres du groupe de travail présidentiel sur les actifs numériques, présidé par David Sacks.

«Nous allons positionner les États-Unis en leader de la stratégie des actifs numériques», a commenté vendredi le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, présent lors de la réunion.

«En finir avec l’instrumentalisation réglementaire»

L’équipe Trump entend aussi «en finir avec l’instrumentalisation réglementaire contre les actifs numériques» à laquelle s’est livré, selon elle, le gouvernement Biden, «dont les décisions n’ont fait que punir les innovateurs», a ajouté le responsable.

Vendredi, l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), organe de supervision bancaire logé au sein du Trésor américain, a levé certaines restrictions réglementaires imposées aux banques désireuses de s’engager dans les cryptomonnaies.

Le secteur bancaire traditionnel était jusqu’ici réticent à interagir avec l’univers des cryptos, pour des raisons réglementaires mais aussi sous l’influence des gouvernements précédents, qui les en dissuadaient.

Des critiques contre les intérêts financiers de Donald Trump

Des critiques reprochent à Donald Trump d’avoir endossé la cause des cryptomonnaies pour des raisons financières.

Outre les contributions à sa campagne, il s’est associé à une nouvelle plateforme d’échanges, World Liberty Financial, puis a lancé, mi-janvier, sa propre devise électronique, le Trump, soulevant des accusations de conflits d’intérêts.

Selon le «Financial Times», cette nouvelle devise, dont le cours s’est effondré de plus de 80% depuis son pic en janvier, lui a déjà rapporté 350 millions de dollars (308 millions de francs suisses).

Le dossier crypto va maintenant se jouer au Congrès

Le paysage désormais dégagé par l’Exécutif, le dossier crypto va maintenant se jouer au Congrès, où plusieurs textes sont en souffrance depuis de nombreux mois.

Le renouvellement partiel des deux chambres lors du dernier scrutin législatif de novembre a redonné de l’élan au mouvement et Donald Trump a dit vendredi espérer le vote d’un texte avant les vacances parlementaires d’été.

Une partie du Congrès demeure néanmoins réticente. Début février, l’élu démocrate à la Chambre des représentants Stephen Lynch a mis en garde contre l’élargissement des services financiers traditionnels aux cryptomonnaies, évoquant un possible «crash».

L’épisode récent du vol d’environ 1,5 milliard de dollars sur la plateforme Bybit a, par ailleurs, rappelé les risques que pouvaient présenter les cryptomonnaies. Autre développement récent, l’implosion d’une devise numérique soutenue par le président argentin Javier Milei, le $LIBRA, un «meme coin», devise créée sans autre utilité que spéculative, comme le Trump.

(afp)

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