Affaire RochebinDarius contre-attaque, le boss de la SSR s’explique
Selon ses avocats, l’ancien présentateur vedette de la RTS serait sur le point de porter plainte contre le quotidien «Le Temps» pour diffamation. De son côté, Gilles Marchand a dû répondre aux questions inquiètes de parlementaires fédéraux.

Darius Rochebin, ex-présentateur star de la RTS, «ne saurait accepter de voir son honneur ainsi mis en cause».
Keystone/AFPDarius Rochebin aurait déposé une plainte pénale pour diffamation contre Le Temps, ont annoncé ses avocats. Le quotidien a mis en cause dans une longue enquête l’ex-présentateur star de la RTS pour des paroles et des actes «déplacés».
«À aucun moment il (ndlr. M.Rochebin) n’a cherché à obtenir des relations non consenties ou illicites, ni procédé à des échanges de faveurs de quelque nature que ce soit», indiquent dans un courrier les avocats du journaliste, Francis Szpiner et Vincent Solari. Bien que «très attaché à la liberté d’informer», leur client «ne saurait accepter de voir son honneur ainsi mis en cause», ajoutent-ils.
«Insinuations et amalgames»
Publiée le 31 octobre, l’enquête du Temps relate des témoignages de femmes qui auraient subi des gestes déplacés de la part de Darius Rochebin. Il est aussi question de faux profils Facebook qu’aurait utilisés l’ex-présentateur du 19.30 pour entrer en contact avec de jeunes hommes visant une carrière journalistique.
«Darius Rochebin est victime d’une série d’allégations, d’insinuations et d’amalgames, qui le présentent sous un jour qui ne correspond aucunement à la réalité», ajoutent les avocats. «Darius Rochebin n’a jamais bénéficié d’une quelconque loi du silence comme l’affirme faussement l’article incriminé», ajoutent-ils.
Selon les défenseurs, «l’article incriminé mélange de prétendus éléments de sa vie privée, des propos anonymes, des ragots, avec des affaires d’un autre ordre liées à la RTS». Ils dénoncent un «amalgame avec les accusations contre deux cadres de la RTS (dont les noms n’ont pas été publiés) et qui ont fait l’objet de plaintes et d’enquêtes internes en raison de l’autorité hiérarchique qu’ils exerçaient au sein de la RTS».
Sérénité et retrait
Gaël Hurlimann, co-rédacteur en chef du Temps, n’est pas surpris de cette plainte, étant donné que les défenseurs de Darius Rochebin avaient annoncé dès la parution de l’article qu’ils étudiaient les suites judiciaires à donner à cette affaire. Il se déclare serein dans le cas où il faudrait affronter les tribunaux.
Après la publication de l’article du Temps, Darius Rochebin, qui a rejoint à la rentrée la chaîne française d’information LCI pour présenter tous les soirs un entretien avec une personnalité, s’est retiré temporairement de l’antenne. La chaîne a précisé lundi qu’elle avait confié son émission pour quelques semaines à une autre journaliste.
Parlementaires fédéraux inquiets
Les révélations sur le harcèlement et les comportements problématiques au sein de la RTS inquiètent les parlementaires fédéraux. La commission des télécommunications du Conseil national a interrogé lundi le directeur de la SSR Gilles Marchand sur ces dysfonctionnements.
«Nous avons répondu à toutes les questions qui ont été posées» sur ces affaires, a déclaré Gilles Marchand au terme de l’audition qui était en principe consacrée aux aides en faveur des médias. Les différentes mesures qui ont été prises, notamment les enquêtes indépendantes, ont été expliquées aux membres de la commission.
La SSR a annoncé la semaine dernière l’ouverture d’une enquête visant à renforcer le dispositif en place contre le harcèlement au travail. L’autre enquête se penchera sur la chaîne de responsabilités dans le traitement des cas récemment révélés dans la presse. Les enquêtes sur les personnes mises en cause par ces révélations seront rouvertes et menées par un mandataire externe.
Gilles Marchand s’exprime auprès des parlementaires fédéraux.
Keystone