GenèveDe la confiance plutôt que des contrôles à l’aide sociale
Un projet pilote, mené par l’Hospice général, visera à augmenter l’autonomie des bénéficiaires de l’aide sociale.

L’Hospice général va tester un nouveau mode de distribution des aides financières.
TDG – L. FortunatiLe principe du bâton et de la carotte à l’aide sociale, c’est peut-être bientôt fini. Dès mars, un projet pilote sera mené durant deux ans dans un Centre d’action sociale (CAS) d’une commune périurbaine. Le but: autonomiser les bénéficiaires et améliorer leur situation. «Aujourd’hui, chaque mois, les assistants sociaux contrôlent notamment que les usagers ont bien atteint leurs objectifs», explique Yves Reymond, chef de service à l’Hospice général. Si tel est le cas, ils reçoivent 225 fr. de supplément d’intégration, sinon, ils en sont privés. Les rendez-vous mensuels servent également à vérifier les factures et les paiements. «C’est infantilisant, humiliant et cela ne sert pas l’intégration. On voit que la motivation est absente», estime le cadre.
Se concentrer sur l’aspect social
Cela pourrait bien changer. Le projet pilote testera un autre modèle. Les besoins seront définis pour six mois, des forfaits administratifs et pour les enfants seront octroyés. Le supplément sera versé automatiquement. «Nous voulons permettre aux usagers et aux assistants sociaux de se concentrer sur l’aspect social.»
Dans un premier temps, des bénéficiaires actuels seront intégrés au test, puis les nouveaux arrivants. Il s’agira d’atteindre un nombre et une diversité de profils assez représentatifs pour pouvoir comparer la réussite des deux systèmes. L’éventuel gain pour l’usager se mesurera notamment par «la résolution des situations urgentes – telles que logement, santé, endettement –, l’implication dans la vie sociale du canton, la formalisation d’un projet social, la reprise d’une formation ou encore la mise en place d’un projet professionnel».
«Il s’agit de libérer les gens de ces aspects administratifs usants et chronophages, afin de donner du sens. Ce projet permettra de construire le projet de vie avec les usagers», dans un rapport de confiance, poursuit Yves Reymond.