Défense nationalePour Amherd, la Suisse doit s'armer... car Trump risque de gagner
Une victoire du candidat républicain signifierait une rapide défaite de l'Ukraine et une déstabilisation de l'Europe, selon un scénario de l'OTAN présenté par la cheffe de l'armée au Conseil fédéral.

Le Département de la défense a présenté un scénario de l'OTAN au Conseil fédéral. Sans grand succès.
20min/Sébastien AnexAugmenter le budget de l'armée suisse, oui, mais à quel rythme? La question fait s'écharper les élus à Berne et Viola Amherd a délivré un argument massue auprès de ses collègues du Conseil fédéral, révèle la télévision SRF. C'est en fait un document de l'OTAN qui a été discuté. Celui-ci entrevoit un potentiel avenir sombre pour l'Europe - et donc pour la Suisse - si Donald Trump venait à remporter l'élection présidentielle américaine en novembre.
L'OTAN ne prédit bien sûr pas une attaque américaine en Europe. Mais elle craint que Donald Trump abandonne tout soutien à l'Ukraine. Ce qui voudrait dire, en quelques mois, une victoire russe. Puis l'installation d'un nouveau gouvernement en Ukraine. Et ensuite la fuite de «jusqu'à 5 millions de réfugiés», selon une «estimation prudente». Mais que les Ukrainiens se rassurent: si ce scénario fait penser à Viola Amherd qu'il faudrait accélérer la modernisation de l'armée, ce n'est pas pour repousser les réfugiés à coups de fusil aux frontières. C'est pour parer à une déstabilisation de l'Europe entière, notamment les flux migratoires via les Balkans, si défaite ukrainienne il y avait.
«Pour s'y préparer, il faudra restaurer la capacité de défense au plus tard à la fin des années 2020», estime le Département fédéral de la défense dans le document consulté par la SRF. Or, selon la SRF et le Tages-Anzeiger, la présentation de ce scénario n'a semble-t-il pas spécialement convaincu les collègues du Conseil fédéral de Viola Amherd. Albert Rösti, Ignazio Cassis et Beat Jans auraient réagi avec scepticisme. À l'heure actuelle, au sein de la Berne fédérale, c'est un fonds de financement temporaire de 10 milliards de francs qui est la piste privilégiée. Il pourrait permettre des investissements sans attendre et devrait être ensuite remboursé à partir de 2035 sur le budget ordinaire de l'armée quand celui-ci aura été augmenté à 1% du PIB.
Faut-il augmenter le budget de l'armée?