Des milliers de Mexicains dans la rue

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Massacre de TlatelolcoDes milliers de Mexicains dans la rue

Des milliers de Mexicains, étudiants en majorité, ont défilé en cortèges jeudi à Mexico.

Des milliers de Mexicains, étudiants en majorité, ont défilé en cortèges jeudi à Mexico pour commémorer le «massacre de Tlatelolco», le 2 octobre 1968, quand les soldats ont tiré sur les manifestants réunis sur la Place des Trois Cultures. Dix-huit policiers ont été blessés.

«Nous avons 18 policiers blessés, pas grièvement», a déclaré le chef de la police, Manuel Mondragón. Des centaines de policiers «ont reçu des coups, des crachats, des jets de peinture, ont été piétinés, sans riposter», a-t-il affirmé, évaluant le nombre des manifestants à 30 000.

Lui-même avait dû être évacué par une ambulance pour éviter d'être pris à partie par les manifestants, selon son porte-parole.

«Vingt personnes ont été arrêtées, toutes parfaitement identifiées par les systèmes de vidéosurveillance», a indiqué le secrétaire de la municipalité de Mexico, Jose Angel Avila. Il ne s'agit pas d'étudiants, mais de «provocateurs», selon la mairie.

Bilan de 44 tués contesté

Des milliers de Mexicains, étudiants en majorité, syndicalistes et membres d'associations, avaient eux défilé en cortèges jeudi après-midi à Mexico pour commémorer le «massacre de Tlatelolco», qui avait fait au moins 44 tués au total selon un bilan officiel.

Les incidents, selon un témoin, ont éclaté près de la place du Zocalo, coeur historique de la capitale et but du cortège de jeudi, «quand des étudiants ont tenté d'inscrire des graffitis sur le bâtiment de la mairie, et que des policiers ont voulu arrêter l'un d'eux». Les policiers ont alors été «entourés par au moins 200 manifestants, et le bataillon anti-émeutes a dû entrer en action», a-t-il aussi ajouté.

Quarante ans après le massacre, aux cris de «2 octobre, n'oublie pas», devise de cette journée du souvenir, un premier cortège a démarré de la Place des Trois Cultures. Le chiffre de 44 tués est contredit par les associations de défense des droits de l'homme, qui évoquent plus de 300 victimes au total.

Critique

Un autre cortège, dirigé par d'anciens dirigeants du mouvement étudiant de 1968 contre la répression de l'époque, est lui parti d'un grand parc de la capitale pour rejoindre le premier défilé.

Sur un côté de la place, un autel entouré de bougies présentait des photos de presse du massacre de 1968: elles montraient ici des soldats en position de tir, sur d'autres la foule en fuite, ou encore des corps de jeunes gens dans des morgues improvisées.

A l'endroit de la fusillade, au départ du cortège, des manifestants exigeaient «un châtiment pour les responsables», et dénonçaient la politique du président conservateur Felipe Calderon, que des pancartes accusaient d'être un «oppresseur».

Aucun responsable de la fusillade n'a été arrêté ou traduit en justice depuis 40 ans, et le gouvernement de M. Calderon garde lui le silence sur ce dossier.

(ats)

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