ZurichDes néonazis perturbent une lecture de drag-queens
Slogans queerphobes et fumigènes en main, un groupe d’extrême droite s’est invité à un événement destiné aux enfants pour attaquer ouvertement les drag-queens.
La Tanzhaus Zurich a déposé une plainte contre l’action du groupe d’extrême droite, la Junge Tat, qui a perturbé un événement destiné aux enfants, dimanche dernier.
GoogleInclusion, tolérance et discours ouvert sur les identités de genre… Comment sensibiliser les enfants de 3 à 10 ans sur ces notions? Au travers de lectures, selon le «Drag Story Time», un événement organisé par plusieurs drag-queens et kings et accueilli actuellement par la Tanzhaus Zurich. Mais tous ne voient pas d’un bon œil cette manifestation.
Dimanche dernier, un groupe d’extrême droite, appartenant à la Junge Tat, a perturbé une séance de lecture. Selon l’organisatrice de l’événement, il se serait mêlé au public et aurait tenté, vers la fin de la manifestation, de déployer une banderole portant des messages queerphobes, a relayé le «Tages Anzeiger». L’action aurait été empêchée par l’équipe sur place, de sorte que les enfants n’auraient pas vu ladite banderole.
Fumigènes et slogans nazis
La Tanzhaus Zurich n’a pas manqué de réagir par le biais d’un communiqué sur son site web. À la suite de cette perturbation, «un groupe d’environ neuf autres personnes cagoulées» a ensuite «bloqué» le chemin devant le local. «Ces personnes ont allumé des fumigènes et scandé des slogans. La manifestation, les artistes et surtout nos invités ont été fortement perturbés et effrayés», peut-on y lire. «Nous condamnons cette action avec la plus grande fermeté. La Tanzhaus Zurich est et reste un lieu de rencontre, d’ouverture, de tolérance et de liberté artistique. Le «Drag Story Time» fait partie intégrante de notre programme et les valeurs et idéaux qu’il véhicule sont aussi les nôtres.»
Selon l’organisatrice de l’événement, «la police lui a dit qu’il n’était pas possible d’agir contre les nazis parce qu’ils n’avaient rien fait de mal sur le plan juridique», ont relayé nos confrères alémaniques. Les forces de l’ordre lui auraient même conseillé «d’acheter une batte de baseball».
De son côté, la porte-parole de la police municipale aurait démenti ces propos, à en croire nos confrères alémaniques. Au contraire, la police aurait «expliqué en détail aux personnes encore présentes sur les lieux les possibilités de porter plainte».
La Tanzhaus Zurich a déposé une plainte et une enquête a été ouverte.