Lutry (VD): Des protections hygiéniques lavables pour garder les Tchadiennes à l’école

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Lutry (VD)Des protections hygiéniques lavables pour garder les Tchadiennes à l’école

Pour en finir avec le tabou des règles menstruelles, une Vaudoise et son association entendent distribuer gratuitement des serviettes hygiéniques réutilisables en Afrique.

Les locaux de l’ONG Ensemble Sawa à N’Djamena n’attendent plus que les couturières et la formatrice.

Les locaux de l’ONG Ensemble Sawa à N’Djamena n’attendent plus que les couturières et la formatrice.

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Sur le continent africain, une jeune fille sur dix manque l’école lorsqu’elle a ses règles. Ensemble Sawa, une ONG née à Lutry et soutenue par la commune vaudoise, entend lutter contre l’absentéisme scolaire, en améliorant les conditions d’hygiène des Tchadiennes pendant leurs menstruations. L’idée est de leur permettre de poursuivre leurs études sans handicap.

«Il est inadmissible que des filles soient déscolarisées durant leurs périodes menstruelles. Notre but est de distribuer 2000 serviettes réutilisables aux étudiantes de N’Djamena à la rentrée scolaire. Les institutions privées reprennent en septembre, les écoles publiques en octobre», explique Hadjenana Mahamat, directrice et fondatrice de l’association. Pour ce faire, cette mère de quatre enfants n’a pas lésiné sur les efforts, organisant ici et là ventes au marché et repas de soutien depuis janvier 2021. Elle a récolté 6000 francs, une somme qui lui a permis de louer un local au Tchad et d’acquérir le matériel nécessaire à la confection des serviettes en tissu, lesquelles seront fabriquées par deux couturières et une formatrice engagées par l’ONG.

Un vrai frein à la déscolarisation

Dans un pays qui connaît beaucoup de mariages précoces et de femmes sans activité lucrative, le maintien à l’école des jeunes filles est important. Leur éducation sanitaire également. Dans ce but, Ensemble Sawa entend également sensibiliser, via des tables rondes, les demoiselles aux symptômes des maladies gynécologiques, comme l’endométriose. Une collaboration avec une gynécologue a démarré sur place.

«Ici, les jeunes filles ont souvent honte, elles sont gênées d’avoir leurs règles et ne prennent plus le chemin de l’école. Cela mène à leur déscolarisation. C’est un vrai problème, un tabou qui doit tomber. Je me réjouis que cette action voie le jour, qu’on puisse aller distribuer ces serviettes hygiéniques lavables, discuter avec les filles, les éduquer sur ce point. J’espère qu’on va pouvoir stopper ce mouvement de déscolarisation», a confirmé au téléphone Korima Mahamat, contact de l’association Ensemble Sawa à N’Djamena.

Un projet appelé à prendre de l’ampleur

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