Guerre en UkraineDes volontaires suisses veulent faire la guerre en Ukraine
Ils viennent du monde entier et sont prêts à partir combattre en Ukraine. En Suisse, des volontaires se sont inscrits. Ils risquent pourtant gros s’ils partent.

Sur place en Ukraine, des civiles se préparent à riposter.
Getty Images«L’Ukraine a besoin de toi, rejoins-nous!» C’est par un tel message que des volontaires sont appelés à participer aux combats contre les forces russes via les réseaux sociaux. Le président Volodymyr Zelensky a indiqué la création d’une légion internationale forte de 16’000 combattants. Ces étrangers doivent s’inscrire auprès des ambassades ukrainiennes dans leur pays. Des centaines ont déjà franchi le pas en Grande-Bretagne, au Canada, au Japon ou aux États-Unis et sont en route pour l’Ukraine ou sont sur le point de le faire.
Des personnes en Suisse se seraient aussi annoncées. Selon la RTS, qui diffusera un reportage dimanche dans l’émission «Mise au point», 35 personnes ont pris contact avec l’ambassade d’Ukraine en Suisse, dont trois ont la nationalité suisse et «plusieurs membres de la diaspora du Kosovo».
Porte-parole de la justice militaire, Florian Menzi indique que les citoyens suisses qui répondraient à l’appel de Zelensky risquent jusqu’à trois ans de prison. Le fait qu’il s’agisse de servir dans le domaine sanitaire ou d’effectuer des missions de combat ne change pas la donne. «Le service dans une force armée étrangère est en principe interdit pour tout citoyen suisse.» Dans le cadre du conflit en Ukraine depuis 2014, trois procédures ont été engagées jusqu’à présent contre des personnes ayant effectué un service militaire à l’étranger, précise-t-il.
Un jeu dangereux
Responsable du programme «Sécurité et droit» auprès du Centre de Politique de Sécurité à Genève, Tobias Vestner estime qu’il est juste que la Suisse empêche ses ressortissants de partir en tant que mercenaires. «Le fait que certains États soutiennent activement que leurs citoyens soient engagés comme mercenaires dans une armée étrangère est très dangereux.» Le problème réside notamment sur le fait qu’il est impossible de savoir si une personne a été envoyée par un commando spécial étranger ou si elle combat de sa propre initiative. «Si des Américains, des Britanniques ou des Français se battent contre la Russie, avec l’accord de leurs États respectifs, Vladimir Poutine pourrait considérer cela comme une déclaration de guerre.»