Genève – Deux chiennes qui aident les patients des HUG ont disparu

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GenèveDeux chiennes qui aident les patients des HUG ont disparu

Les précieux toutous d’une physio sont recherchés depuis dix jours, en vain. L’Hôpital a lancé un avis mardi.

Roxy et Coco, avec leur maîtresse, aident des patients à retrouver leur motricité notamment.

Roxy et Coco, avec leur maîtresse, aident des patients à retrouver leur motricité notamment.

Y. Genevay/LMD

Paola Giraldo est désespérée. Roxy et Coco, ses deux chiennes, ont disparu du jardin de sa maison de campagne située à Pers-Jussy (Haute-Savoie/F) depuis le dimanche 27 mars. «Elles se sont échappées pendant que je buvais mon café, relate la propriétaire. Je pense qu’elles ont dû voir un animal passer, mais normalement elles reviennent toujours.» Les intenses recherches menées jusqu’ici n’ont rien donné: «C’est un endroit où tous les habitants se connaissent, c’est bizarre que personne ne les ait vues», s’étonne la maîtresse de Roxy et Coco. Dès lors, pour elle, aucun doute: «Je pense que quelqu’un les a prises tout de suite.»

Il faut dire que le Jack Russel de 7 ans et le teckel nain de 3 ans ne sont pas des toutous comme les autres. En effet, les deux femelles œuvrent comme thérapeutes dans le service de neurorééducation de l’hôpital de Beau-Séjour (GE). Pour ce faire, elles ont suivi une formation «très coûteuse» d’à peu près un an avec à la clé une certification, explique leur maîtresse, elle-même physiothérapeute. Celle-ci a été formée pendant deux ans pour travailler avec eux lors de séances de zoothérapie, proposées notamment à des personnes  victimes d’un accident vasculaire cérébral. 

Un «gros manque pour les patients»

Un projet qui a mis des années à se concrétiser, confirme celle qui en est à l’origine, la Dre Béatrice Leemann, responsable de l’Unité de neurorééducation stationnaire aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG): «Il a fallu convaincre les HUG, trouver un thérapeute, et obtenir les autorisations, mettre des protocoles en place, résume-t-elle. Cela a demandé beaucoup de peine à beaucoup de gens et alors que c’était en cours, les chiens disparaissent. C’est vraiment un coup dur.

Pour nous, ce sont deux collaborateurs. Mais c’est surtout un gros manque pour les patients.  La présence d’un animal  change la dynamique d’une thérapie. Les patients sont plus motivés à participer activement au traitement  car les exercices proposés sont plus concrets et plus ludiques. La présence de l’animal facilite également la communication et l’expression des émotions», souligne la spécialiste.

«On a encore l’espoir de les retrouver»

Même si un troisième chien est en formation pour débuter en 2023 dans le service de neurorééducation, perdre Roxy et Coco impacterait en outre une recherche sur laquelle un doctorant travaille depuis 2021. «Il devrait l’interrompre, déclare la doctoresse. Mais on a encore l’espoir de les retrouver.»

Un avis de recherche a été publié mardi par les HUG, et une récompense est promise aux personnes qui pourraient aider Paola Giraldo à remettre la main sur ses chiennes. Elle ne peut d’ailleurs s’imaginer d’autre issue: «Je ne sais pas si je me sens prête à reprendre un autre chien, pour l’instant je n’y pense pas.»

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