GenèveDeux initiatives contre les expérimentations animales
La Ligue suisse contre la vivisection (LSCV) lance mardi des initiatives cantonales à Genève.

Ces textes visent l'arrêt des expériences médicales inefficaces et inutiles sur les animaux. Selon la LSCV, 100 animaux meurent chaque jour dans les laboratoires genevois.
Les deux textes ont été publiés mardi dans la Feuille d'avis officielle de la République et canton de Genève. L'initiative «Pour une meilleure recherche médicale» demande l'ajout d'un nouvel article dans la Constitution genevoise contraignant l'Etat à soutenir financièrement, avec des montants au moins aussi importants, le développement de nouvelles méthodes de recherche sans animaux.
Moins coûteuses, les nouvelles méthodes utilisant des cellules ou tissus humains sont en plein essor et efficaces dans un grand nombre de recherches, selon la LSCV. Or les fonds publics alloués sont dérisoires. «Le système de financement de la recherche est tel qu'un scientifique qui veut travailler sur autre chose que des souris ne le peut pas», déplore Luc Fournier, président de la LSCV.
La ligue relève que les modèles animaux sont imparfaits pour l'étude de la plupart des pathologies humaines, comme le cancer. De nombreux effets secondaires graves ou indésirables sont constatés une fois que le médicament est utilisé par des milliers de patients. Dans d'autres domaines, comme l'immunothérapie, le manque de financement empêche le développement de méthodes alternatives, note M. Fournier.
Indépendance de la commission
Intitulée «Pour un meilleur contrôle de l'expérimentation animale», la seconde initiative demande un contrôle proportionné et efficace de l'expérimentation animale, afin d'assurer la dignité et le bien-être de l'animal. Elle propose de créer un nouvel article cantonal reprenant les dispositions de l'actuel règlement d'application de la loi fédérale sur la protection des animaux.
Membre de la commission cantonale chargée de contrôler l'expérimentation animale et de préaviser les demandes déposées par les chercheurs, Luc Fournier constate qu'elle fonctionne mal. L'initiative vise à renforcer son indépendance vis-à-vis du Conseil d'Etat et à lui donner de nouvelles prérogatives, sans coût supplémentaire pour la collectivité.
«Une chance aux alternatives»
Les initiants ont jusqu'au 20 avril pour déposer les signatures aux deux textes. Ils devront récolter 10'033 paraphes valables pour que l'initiative constitutionnelle aboutisse et 7524 paraphes pour l'initiative législative.
M. Fournier se dit confiant par rapport à la récolte de signatures, moins quant à une votation. Et de citer le cas du référendum contre la construction des nouvelles animaleries de l'Université de Berne qui a échoué en votation en février, alors que la récolte de signatures s'était bien passée. «Le discours est le même: donnons une chance aux alternatives!» relève Luc Fournier. (nxp/ats)