Squat du Mormont (VD)Deux zadistes sont encore dans les arbres, mais la police a fini son travail
Nonante-trois manifestants dont deux mineurs ont été interpellés dans le cadre de l’évacuation de la ZAD de la colline du Mormont. Tous ont été relâchés jeudi, à l’exception d’un individu prévenu de violences contre fonctionnaires.

Au lendemain de l’évacuation du camp proclimat, survenue mardi, les travaux de remise en état du site battaient leur plein.
Marvin Ancian/20 minutesNonante-trois personnes ont été interpellées. Elles avaient toutes refusé d’obtempérer à l’injonction de la police cantonale vaudoise qui voulait les déloger de la colline du Mormont, près d’Eclépens (VD). Parmi elles, deux mineurs. Toutes ont été relâchées cette après-midi, sauf un individu qui est prévenu pour violences contre fonctionnaires. Deux personnes n’ont pas pu être délogées et restent actuellement perchées dans les arbres, indique jeudi en fin d’après-midi la police cantonale vaudoise dans un communiqué.
Aucun risque ne sera pris afin de préserver l’intégrité physique de ces personnes et des intervenants, c’est pourquoi aucune action n’est menée pour l’heure. Les opérations de démontage des infrastructures sont terminées et la remise en état du site se poursuit.
Ordonnances pénales
Trente-six personnes sont de nationalité suisse. Tous résident sur territoire helvète, sauf cinq d’entre elles. Quarante-neuf personnes ont été entendues par le ministère public vaudois et presque autant d’ordonnances de condamnation pénale immédiate ont été délivrées, pour celles ayant refusé de décliner leur identité.
Les aspirants actuellement en formation à l’Académie de police de Savatan ont été mobilisés pour sécuriser la colline du Mormont et ramasser tous les objets susceptibles de nourrir l’enquête. Le site est maintenant placé sous la responsabilité du propriétaire, la société Holcim qui a engagé une société de sécurité privée. En raison des travaux de renaturalisation en cours, l’accès à la colline du Mormont n’est pas autorisé pour l’instant
Manifestation musclée à Lausanne
Mercredi soir, vers 20h30, une quarantaine de manifestants, dont d’anciens «zadistes», ont protesté devant l’Hôtel de police à Lausanne. Scandant des slogans et brandissant des banderoles, un groupe de militants pro-climat a réclamé la libération de leurs collègues détenus à Lausanne. En raison du trafic, il a été demandé au groupe de regagner le trottoir à plusieurs reprises sans effet. La Police dit avoir été contrainte de dévier la circulation et de repousser les manifestants au-delà du carrefour.
Lors de cette opération, une femme a lancé le contenu d’une canette de bière sur un des agents. Elle a été interpellée et acheminée dans les locaux de police. Plusieurs personnes ont tenté d’empêcher son interpellation. La police a fait usage de spray au poivre pour les faire reculer. La personne interpellée est une Suissesse de 24 ans. Une plainte pour violences contre fonctionnaire sera déposée, ajoute les forces de l’ordre. Le groupe de manifestants a ensuite quitté les lieux vers 22h, dans le calme.
Opération de grande ampleur
Cette opération a nécessité l’engagement d’un peu plus de 600 hommes et femmes provenant de la Police cantonale vaudoise et des polices communales, avec l’appui de spécialistes des polices romandes dans le cadre du Groupement latin de sécurité et de maintien de l'ordre (GMO), des groupes d'intervention romands (GIRO), des pompiers du SPSL et du SDIS de la région Venoge. Des procureurs du Ministère public vaudois et des moyens sanitaires de la Direction générale de la santé et du détachement poste médical avancé (DPMA) ont aussi participé à l’opération ces derniers jours. Le personnel des communes de la Sarraz, d’Eclépens et de la société Holcim ont aussi été mobilisés pour la remise en état du site.