GenèveDeuxième révolte en deux jours à Champ-Dollon
Vendredi, quarante-trois détenus refusaient de rentrer en cellule. Ce samedi, une vingtaine d'autres ont fait pareil. Ils ont été placés au cachot.

La situation est revenue à la normale à la prison de Champ-Dollon ce samedi soir à 20h45.
Keystone/Martial TrezziniSeconde révolte de détenus en deux jours à la prison genevoise de Champ-Dollon, mais issue différente. Alors que vendredi, l'intervention des forces de l'ordre (déployées sur place avec des pompiers et un appui médical) n'avait pas été nécessaire pour faire entendre raison aux prisonniers, ce samedi, il n'a pas été possible d'en faire l'économie. La rébellion, débutée à 15h15 après la promenade par une vingtaine de détenus qui ont refusé de réintégrer leurs cellules, s'est achevée à 20h45, «sans usage de la force ni blessés», précise Laurent Forestier, le porte-parole de l'office cantonal de la détention, mais avec la mise en cellule forte de tous les protestataires - qui n'étaient pas les mêmes que la veille.
«Il fallait faire acte d'autorité»
«Deux éléments expliquent l'intervention des forces de l'ordre, qui avait pu être évitée hier, explique Laurent Forestier. D'une part, clairement, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser s'installer une telle routine dans l'établissement. C'est exclu. Il fallait faire acte d'autorité. D'autre part, en ces temps d'épidémie de covid-19, ces promenades prolongées mettent en danger l'ensemble de la prison, car en de telles circonstances, il est impossible de faire respecter les distances sanitaires.»
Revendication: être seul en cellule
Des négociations successives avaient été tentées avec la vingtaine de frondeurs qui, après avoir fait des demandes confuses, détaille Laurent Forestier, réclamaient avant tout d'être seuls en cellule. Ils ont notamment évoqué leur peur du coronavirus pour appuyer leur demande.
La veille, quarante-trois autres détenus avaient également refusé de réintégrer leurs cellules après la promenade. Ils revendiquaient davantage de sport et des remises en liberté, sur le modèle de ce que certains pays ont décidé en raison de l'épidémie. Ils avaient accepté de retourner en cellule à 22h20, sans qu'il soit nécessaire d'utiliser la contrainte.