Genève: Dieudonné infirme le récit de la femme qui accuse Tariq Ramadan

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GenèveDieudonné infirme le récit de la femme qui accuse Tariq Ramadan

Cité comme témoin, l’humoriste a affirmé que la plaignante avait parlé en sa présence d’un «coup d’un soir», et non d’un viol, en évoquant l’islamologue.

Dieudonné s’est adressé à la presse lors de son arrivée au tribunal, mardi.

Dieudonné s’est adressé à la presse lors de son arrivée au tribunal, mardi. 

AFP

Au deuxième jour du procès de Tariq Ramadan, jugé pour viol au Tribunal correctionnel, un surprenant témoin a été cité par la défense: Dieudonné. Ce dernier, condamné mi-avril par le Tribunal fédéral pour discrimination raciale, a récemment été relié à cette affaire: le 12 avril, la justice genevoise a reçu une lettre anonyme indiquant que le sulfureux humoriste avait, par le passé, recueilli les confidences de «Brigitte», la plaignante. Celle-ci aurait affirmé, en sa présence, avoir entretenu une relation sexuelle consentie avec l’islamologue. Dieudonné l’a confirmé ce mardi. 

Les reproches de «Brigitte» à l’humoriste

L’homme connaît en effet la plaignante. En préambule à son audition, celle-ci a indiqué avoir entretenu avec lui des liens de «camaraderie». Agente artistique, elle explique l’avoir fréquenté dans le seul cadre de ses spectacles. En revanche, ils ont eu des échanges épistolaires entre 2006 et 2011. «Lui avez-vous fait des confidences?», interroge le président. Elle répond que peu après les faits, en public, il lui avait demandé «si ce qui se disait sur Tariq Ramadan était vrai. J’ai dit oui», relate Brigitte, qui précise ne pas s’être étendue.

Confrontée à un message sur les réseaux sociaux, où elle indique qu’il est le parrain de sa fille (ce qu’elle conteste aujourd’hui, parlant d’une boutade) et que c’est «une merde», elle dit ceci: «Je lui pardonnerai difficilement. Il savait mais n’a rien dit et a fait des vidéos pour soutenir Tariq Ramadan.» Selon elle, ils ont coupé les ponts en 2011.

Le récit de Dieudonné

Puis arrive Dieudonné. Il dit avoir connu Tariq Ramadan sur les plateaux télé et l’avoir croisé à ses spectacles. Quant à «Brigitte», il confirme qu’ils se fréquentaient dans le cadre professionnel. Et il raconte: un soir, après une représentation, plusieurs personnes discutaient, notamment d’Afrique, et le nom de Tariq Ramadan est arrivé sur le tapis. Là, donnant suite à un sous-entendu d’un technicien, «Brigitte» aurait lâché: «C’était un coup d’un soir». Elle l’aurait dit «un peu gênée» et «sans se vanter». Jamais il n’aurait été question de violence. Dieudonné ne se rappelle pas de la date de cet échange, mais juge qu’il se référait à un épisode récent. 

«Je crois en son innocence»

Par ailleurs, il conteste avoir eu vent d’un éventuel problème entre «Brigitte» et l’intellectuel. Par conséquent, jamais il ne l’aurait interrogée à ce propos, contrairement à ce qu’elle avait affirmé auparavant. Et pourquoi ne pas s’être manifesté plus tôt? Parce que, dit-il, il a compris très tard, en prenant connaissance de la lettre anonyme (écrite par son producteur, révèle-t-il), que Brigitte était la plaignante, et que ce courrier a immédiatement ravivé dans ses souvenirs un épisode qu’il avait oublié. Pour le reste. explique-t-il, il n’a «pas suivi ce dossier avec une grande attention». Malgré tout, être à Genève ce mardi est «important» car, dit-il: «Je crois en l’innocence de Tariq Ramadan.»

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