Les relations se dégradent entre les États-Unis et l'Afrique du Sud

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DiplomatieLes relations entre Washington et Pretoria «sont au plus bas»

Le torchon brûle entre les Etats-Unis et l'Afrique du Sud, après le renvoi de l'un de ses ambassadeurs, décrété samedi.

Les Etats-Unis et l'Afrique du Sud ont vu leurs relations s'aggraver ces derniers mois.

Les Etats-Unis et l'Afrique du Sud ont vu leurs relations s'aggraver ces derniers mois.

Pixabay

En lui laissant trois jours pour faire ses bagages, les Etats-Unis ont remercié sans ménagement l’ambassadeur sud-africain à Washington, Ebrahim Rasool, déclaré «persona non grata», nouvel épisode d’une relation au plus bas entre la nouvelle administration américain et Pretoria.

L’Afrique du Sud manque de solution diplomatique pour sauver une relation qui ne cesse de s’envenimer depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, à l’oreille de qui souffle Elon Musk, le milliardaire natif de Pretoria, justement.

«Les relations entre l’Afrique du Sud et les Etats-Unis sont au plus bas dans l’histoire des deux pays, elles se sont détériorées au fil du temps et, au cours des deux derniers mois, l’escalade a été imprévue», observe auprès de l’AFP Tendai Mbanje, chercheur au Centre africain pour la gouvernance.

Ebrahim Rasool a trois jours pour faire ses valises et quitter le territoire américain.

Ebrahim Rasool a trois jours pour faire ses valises et quitter le territoire américain.

Getty Images via AFP

«L’ambassadeur Rasool était sur le point de rencontrer des responsables stratégiques à la Maison-Blanche. Ce développement regrettable a sabordé les progrès significatifs», regrette le porte-parole des Affaires étrangères Chrispin Phiri, après des semaines de craintes sur le futur de Pretoria au sein de l’AGOA, un accord qui permet d’exporter certains biens sans taxes vers les Etats-Unis.

«L’administration Trump est capable de sanctionner l’Afrique du Sud d’une manière sans précédent et imprévue», analyse Tendai Mbanje. «Compte tenu du rétrécissement et des lacunes des relations diplomatiques, il est à craindre que cela ne se répercute sur d’autres partenariats.»

Des déclarations qui gâchent les week-ends

Car l’Afrique du Sud est particulièrement ciblée ces dernières semaines par Washington, qui gâche souvent les week-ends du gouvernement sud-africain par des déclarations ou décisions fracassantes le vendredi, que Pretoria découvre le samedi matin.

D’abord, dans un décret présidentiel lui coupant ses aides le vendredi 7 février, le locataire de la Maison-Blanche a accusé l’Afrique du Sud de traiter de façon «injuste» les Afrikaners, descendants de colons européens, et a fustigé sa plainte pour génocide visant Israël devant la Cour internationale de justice.

Evoquant une loi récemment promulguée sur l’expropriation qui permet dans certaines circonstances au gouvernement sud-africain de saisir des terres sans compensation, le président américain a promis aux fermiers sud-africains une «voie d’accès rapide à la citoyenneté» américaine sur son réseau social vendredi dernier.

«Ils confisquent leurs TERRES et leurs FERMES, et bien pire que cela», a-t-il accusé, alors que les Blancs demeuraient propriétaires de 72% des terres agricoles en 2017, selon des chiffres officiels. Un héritage de la colonisation, puis de l’apartheid.

Dans le sillage de la présidence sud-africaine qui a jugé l’«expulsion» de son ambassadeur «regrettable», le ministre des Affaires étrangères Ronald Lamola l’a qualifiée de «sans précédent» auprès de la chaîne d’informations de la télévision publique SABC.

(afp)

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