DiplomatieWashington lève ses sanctions contre un proche de Viktor Orbán
Cette décision confirme les relations étroites que l’administration Trump entretient avec la Hongrie.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán rencontre Donald Trump (alors candidat à la présidence) à Mar-a-Lago, en Floride, le 8 mars 2024.
AFPLes États-Unis ont annoncé mardi lever leurs sanctions visant un proche du Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Le secrétaire d’État Marco Rubio a fait part de la décision de retirer Antal Rogan de sa liste noire lors d’un appel à son homologue hongrois Peter Szijjarto.
Le maintien de cette désignation est «incompatible avec les intérêts de la politique étrangère des États-Unis», justifie Marco Rubio.
La précédente administration de Joe Biden avait imposé début janvier des sanctions économiques à l’encontre du chef de cabinet du Premier ministre hongrois «pour son implication dans la corruption».
Une «injustice réparée»
Antal Rogan, qui contrôle les services de renseignement et de communication, était accusé d’avoir «orchestré des systèmes de corruption pour contrôler des secteurs stratégiques de l’économie hongroise et en détourner les recettes à son profit et à celui des fidèles de son parti politique», avait alors affirmé le Département du trésor.

Antal Rogan, chef de cabinet du Premier ministre hongrois, au Parlement hongrois, à Budapest, le 30 septembre 2024.
AFPCette levée des sanctions est «le signe clair que le vent a tourné à Washington», a réagi Peter Szijjarto, cité par le porte-parole du gouvernement Zoltan Kovacs sur X.
La décision initiale était selon lui le fruit d’une «pure vengeance politique de la part d’un ambassadeur américain frustré», et le président américain Donald Trump «répare cette injustice».
Orbán, l’ami de Trump
Le diplomate David Pressman, en poste en Hongrie entre 2022 et début 2025, dénonçait régulièrement «la corruption systémique» et les atteintes à la liberté d’expression ainsi qu’aux droits humains, notamment à l’égard des personnes LGBT+.
Le pays d’Europe centrale de 9,6 millions d’habitants figure au dernier rang du classement de l’ONG Transparency International parmi les 27 États membres de l’UE, sur fond de soupçons de détournement qui lui ont valu le gel de milliards d’euros de fonds européens.
Depuis le retour au pouvoir en 2010 de Viktor Orbán, le dirigeant nationaliste a par ailleurs progressivement mis au pas les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. Le Premier ministre hongrois est un des rares dirigeants européens proches de Donald Trump.