DiscriminationsBâle prépare un plan anti-violence d'envergure pour l'Eurovision
La ville organisatrice du concours souhaite protéger au maximum les festivaliers, avec refuges, hotlines et équipes mobiles, face aux risques de violences.

Les organisateurs font leur tout pour que l'événement se déroule sans incidents.
AFPLa ville de Bâle met en place un dispositif inédit en Suisse pour protéger les festivaliers lors du Concours Eurovision de la chanson. Avec quatre refuges, une hotline accessible 24h/24 et des équipes mobiles de sensibilisation, l'objectif est de lutter contre les violences pouvant survenir dans un contexte de fête.
«On sait que de telles transgressions sont plus fréquentes lors de grands événements, même si les statistiques de signalement ne reflètent guère l'ampleur du problème», explique Sonja Roest, responsable du Bureau de protection contre la violence et d’aide aux victimes de Bâle-Ville, dans la «Basler Zeitung» du jour. Inspirée d’un modèle allemand, la hotline pourrait aussi aider à faire remonter plus de cas: à Fribourg-en-Brisgau (D), le taux de signalement des violences sexuelles est passé de 8 à 30% grâce à un dispositif similaire.
Une justice excédée par le nombre de signalements
Le Parquet, déjà surchargé avec plus de 13'000 signalements en attente, prévoit d'engager du personnel supplémentaire pour faire face à une éventuelle hausse des cas. Cependant, il admet devoir établir des priorités, favorisant les dossiers où les suspects sont connus. De son côté, la police n’interviendra qu’avec l’accord des victimes. «La honte ou la peur d’un processus stressant peuvent empêcher les plaintes», souligne Sonja Roest. Avec un budget de 700'000 francs, le projet vise aussi à s’inscrire dans la durée et pourrait devenir un modèle pour d’autres cantons.
Des attaques homophobes possibles en Suisse
Les autorités redoutent également des actes homophobes, l’Eurovision attirant une forte communauté LGBTQ+. «Si deux hommes s’embrassent en public, des insultes et des agressions physiques peuvent encore se produire en Suisse», déplore Sim Eggler, du Bureau de l’égalité de Bâle-Ville. Pour y faire face, des membres de la communauté queer seront présents sur la hotline et dans les refuges.
L'artiste Nemo a été pris pour cible
En juin dernier, les jeunes UDC ont déclenché une vive polémique, après avoir associé l'artiste non binaire Nemo avec le terroriste islamiste de Mannheim (D), dans une affiche publiée sur X. Le président des Jeunes UDC, Nils Fiechter, avait alors assumé pleinement le photomontage de son parti, où était écrit le slogan «Il faut arrêter l'attaque contre notre liberté». De son côté, la Jeunesse socialiste a dénoncé une campagne haineuse, tandis que sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont qualifié l'affiche de «répugnante» et «contraire à la Constitution».