Doctorant condamné pour avoir sali sa prof à l’EPFL

Publié

LausanneDoctorant condamné pour avoir sali sa prof à l’EPFL

Un chercheur avait gravement discrédité le travail de sa supérieure. Il vient d’être condamné pour diffamation.

Christian Humbert
par
Christian Humbert
L’EPFL a conclu à des allégations infondées de la part du jeune Américain.

L’EPFL a conclu à des allégations infondées de la part du jeune Américain.

Archives/V. Cardoso/24heures

Engagé comme chercheur en 2017 au laboratoire de robotique de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), un doctorant de 27 ans y a sacrément pourri l’ambiance, entre 2018 et en 2019. Cet Américain n’a pas pris la moindre précaution scientifique avant de discréditer anonymement le travail de la professeure assistante dont il dépendait.

Sa campagne de dénigrement a démarré au moment où il était question que sa cible soit nommée professeure. Le jeune homme a écrit à l’ombudsman et à des profs de l’EPFL, ainsi qu’à des revues scientifiques. Il n’a pas pris de gants, parlant de tromperie ­intellectuelle, de publications mensongères ou de descriptions malhonnêtes. De quoi semer le doute sur les recherches de la prof assistante et pousser l’EPFL à diligenter une enquête interne et à suspendre la procédure de nomination. La chercheuse a de son côté très vite déposé une plainte.

La procureure chargée du dossier a rappelé que la critique n’est pas un délit et qu’on peut dire de quelqu’un qu’il est nul dans son métier sans être inquiété. Mais pas question de mettre en cause son honnêteté ni son intégrité. «On dépasse le stade de la critique en parlant de mensonges et de tromperie intellectuelle», a souligné la magistrate, pas convaincue par le prévenu, qui a nié toute volonté de nuire. Pour elle, «ces courriels anonymes n’avaient pas d’autre but que de rabaisser le travail de la plaignante» et elle vient de condamner l’Américain pour diffamation.

Viré après l’enquête interne
Reconnu coupable de diffamation au plan pénal, le doctorant a écopé de 60 jours-amende avec sursis, de 360 francs d’amende et de 2400 francs de frais. Il devra par ailleurs verser 5129 francs à la plaignante. Parallèlement, l’enquête menée à l’interne de l’EPFL a conclu que les allégations du jeune Américain étaient infondées et ses arguments erronés et sans «fondement scientifique». La procédure de nomination de l’assistante au poste de professeure a repris, avec succès. Quant au doctorant, il a été licencié.

Ton opinion