Drame ferroviaire en Grèce: des manifestants réclament justice

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Drame ferroviaire de 2023Grèce: 40'000 manifestants réclament «justice» pour les 57 morts

Des manifestations ont eu lieu dimanche dans le centre d’Athènes et à Thessalonique, accusant l'État d'avoir étouffé l'affaire après l'accident ferroviaire de 2023.

Des manifestants et des proches des victimes de la catastrophe ferroviaire de 2023 ont protesté devant le parlement à Athènes.

Des manifestants et des proches des victimes de la catastrophe ferroviaire de 2023 ont protesté devant le parlement à Athènes.

AFP

Plus de 40'000 personnes, selon la police, ont manifesté dimanche dans le centre d’Athènes et à Thessalonique (nord), réclamant «justice» pour les familles des 57 morts de la catastrophe de chemin de fer de 2023, le pire accident ferroviaire en Grèce. Fournissant un premier bilan dimanche à midi, la police a fait état de 12'000 manifestants à Athènes, mais deux heures plus tard ce nombre a atteint «plus de 30'000», a indiqué à l’AFP un responsable du bureau de presse de la police. La manifestation a été émaillée d’escarmouches entre protestataires et forces antiémeutes dans la capitale.

À Thessalonique, deuxième ville grecque dans le Nord, «16'000 personnes» se sont rassemblées dans le centre-ville, selon la police locale. «On n’oublie pas, on ne pardonne pas», «Justice, non à l’étouffement (de l’affaire)», était écrit sur des banderoles des manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le 28 février 2023, peu avant minuit, un train de passagers reliant Athènes à Thessalonique (nord) avait heurté frontalement un convoi de marchandises, à 350 km au nord d’Athènes, près de la vallée de Tempé, à Larissa (centre), tuant 57 personnes, dont de nombreux étudiants. Les deux trains, dont un transportait plus de 350 passagers, avaient circulé sur la même voie pendant dix-neuf minutes sans qu’aucun système d’alarme ne soit déclenché avant la collision. L’accident a été imputé aux défaillances du réseau ferroviaire et à une «erreur humaine», celle surtout du chef de la gare proche de Larissa, inculpé.

Nouveau rapport

Pourtant, selon un nouveau rapport d’un expert financé par les familles de victimes, qui a fait l’objet d’une fuite la semaine dernière, le train de marchandises transportait une cargaison «illégale». D’après ce rapport, cette cargaison comprenait des substances chimiques explosives qui ont provoqué un incendie lors de la collision au cours de laquelle de nombreuses victimes auraient été asphyxiées par manque d’oxygène.

Selon les enregistrements des appels des secouristes aux victimes bloquées sous les débris, publiés sur les réseaux sociaux la semaine dernière, une des victimes criait «Je n’ai pas d’oxygène». «Nous descendons dans la rue pour les voix qui ont été réduites au silence par manque d’oxygène», ou «Je n’ai pas d’oxygène», était écrit sur des banderoles brandies par des manifestants dimanche sur la place Syntagma, face au parlement à Athènes.

«Je voudrais remercier tous ces gens qui répondent aujourd’hui à cet appel, car depuis deux ans les responsables de l’assassinat de nos enfants se cachent (...)» a déclaré à l’AFP, à Athènes, Mirela Roussi, qui a perdu son fils dans cet accident.

De nombreuses rues dans le centre d’Athènes ont été bouclées à la circulation dimanche après-midi en raison des cortèges de manifestants. Des escarmouches ont eu lieu entre protestataires et forces de l’ordre. Un groupe de manifestants a jeté des cocktails Molotov contre les forces antiémeutes. Celles-ci, de leur côté, ont fait usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes avant que les manifestants ne commencent à quitter les lieux, a indiqué à l’AFP une manifestante.

À Thessalonique, Pavlos Aslanidis, père d’un jeune de 26 ans tué dans l’accident, s’est également félicité de l’ampleur de la manifestation. «L’affaire n’est plus celle des familles, mais de tous les Grecs (...), nous avons un État qui, dès le début, a étouffé l’affaire, mais tous ensemble on va gagner», dit-il. Des milliers de personnes ont aussi manifesté dans d’autres villes à travers le pays, à l’appel du collectif des familles, selon des photos et des vidéos publiées dans la page du collectif sur Meta.

(afp)

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